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http://www.kisseleva.org


Chercheur et artiste, elle a commencé à s’intéresser en tant qu’universitaire à l’impact social, idéologique et esthétique des nouvelles technologies. En 1998 elle éditait CYBERART, UN ESSAI SUR L'ART DU DIALOGUE où elle s’interrogerait sur la création d’une structure de dialogue, d'échanges dynamiques avec le spectateur dont l’ordinateur serait le passeur vers l’exploration d’un nouvel espace : le cyberespace.

Ses dernières œuvres  mélangent photographie, vidéo, installation et nouveaux médias. Elle présentera à partir de juillet à Mouans-Sartoux les Landstream : conçus à partir d’un programme expérimental, qui permet de créer une représentation de paysage à travers l'analyse des flux (stream) qui traversent un espace donné (land).

Au sujet de ce nouveau travail elle a écrit « Ce n'est pas en questionnant la forme que l'on crée de nouvelles formes, mais en produisant les nouvelles conditions de leur émergence. Naissent alors d'autres figures et d'autres possibilités. »

En 2000 Olga Kisseleva avait collaboré avec la revue dans le théma du silence. http://www.panoplie.org/old/silence2/olga/frameolga.htm


InstantPortrait
texte seulement
Quand j'étais adolescente, en Union Soviétique, je tenais un journal. Un bon moyen de se poser quelques questions en fin de journée. Nous avions 3 types seulement de cahiers, disponibles pour tous type d’écriture – 12, 24 ou 48 pages, en papier recyclé : fameuse organisation et planification soviétique. Sur la couverture, il y avait toujours un portrait d’un poète, écrivain ou philosophe célèbre. L’air de rien cela faisait un choix énorme : en choisissant le cahier pour le journal, on pouvait choisir de raconter sa journée à Sophocle ou à Tolstoï, à Dostoïevski ou à Flaubert, ou bien à Karl Marx et à Lénine (considérés comme philosophes). Ensuite j’ai grandi, le temps s’est accéléré, le journal télévisé a remplacé le journal intime… Plutôt que se poser des questions, on prend facilement l’habitude d’écouter les réponses toutes prêtes ! Écrire quelques lignes chaque jour sur le net pour se rendre compte de quoi la journée à été faite – une pratique juste, je trouve. Et le nombre d’interlocuteurs immédiats potentiels lui donne un cadre encore plus approprié qu’un cahier de 48 pages avec le profil de Pouchkine sur la couverture. может быть лучше писать по-русски? Je travaille sur mon projet « Douce France » pour le Centre d’art contemporain l’abbaye de Maubuisson… Abbaye Notre-Dame-la-Royale, dite de Maubuisson – c’est la « douce France », telle qu’on l’a rêvée à travers des images de manuel scolaire à l’autre bout du monde…, telle qu’on nous la vend à Shopi, imprimée sur les barquettes de beurre et sur les boîtes de biscuits, une image récurrente qui revient durant les campagnes électorales. Cet univers, beau jusqu’à l’insupportable, ne vit aujourd’hui que grâce à l’énergie extérieure… Mais à un kilomètre de Pontoise, l’abbaye de Maubuisson est aujourd’hui au cœur d’une agglomération industrielle, une des plus importantes à l’échelle européenne. Derrière la clôture des vielles pierres abonde une importante activité industrielle, des chantiers de construction, de recherche, et de la création contemporaine. À quelques mètres de la pelouse paisible du parc abbatial, les cités sont pleines de tensions sociales, identitaires et culturelles… L’expression contemporaine, basée sur la mixité des langages, sur les nouvelles technologies et sur les nouveaux rapports sociaux, se forge aujourd’hui au cœur des agglomérations urbaines. Alimentée par les échanges avec les communautés internationales, se construit un langage plastique, qui reflète l’image de notre temps. Avec son esthétique particulière se constitue l’héritage culturel du 21 siècle. Et là, dans l’esthétique des mangas, dans la romantisation des banlises, dans les ballades rapées des geekstas, entre les maps et les avatars de la seconde life, ou encore dans l’éthique de hackeur, nous découvrons tout à coup des références familières, des liens vers la tradition… Je pense que ma proposition dans les murs de l’Abbaye de Maubuisson sera d’y apporter la vie contemporaine, de faire raisonner les rythmes du langage urbain dans la structure de l’architecture gothique, faire apparaître l’harmonie particulière dans laquelle la « douce France » peut établir un échange d’énergie avec ces banlises. Projet « Social Sculpture » en Ukraine, entre les manifestations du 1 Mai et celles de la nouvelle « révolution » bleu-orange… Le concept d'une sculpture sociale a été crée par Beuys, pour qui " le seul acte plastique véritable, consiste dans le développement de la conscience humaine ", l’acte, l'art en action est plus important que l'oeuvre d'art. Dans le concept de sculpture sociale il y a l'idée de la réciprocité de travail : entre don et échange. La sculpture sociale prévoit que ce phénomène de don se produise reciproquement, à l'intérieur même de l'âme humaine, ce qui fait que la participation de l'homme au processus devient extrêmement importante. Un tel concept de structure sociale ou mieux encore d'âge social est un processus nomade dans le monde globalisé... Les élections présidentielles en France, vues d’Ukraine… Après le résumé du débat Royal-Sarkozy sur le premier canal de la télévision nationale, absolument tous les collègues ukrainiens me demandent : « Mais ils disent absolument la même chose ! … comment choisissez vous pour qui voter ? » Je prépare une nouvelle pièce pour l’exposition « Progresseve Nostalgia » au Pecci Museum à Florence… La pièce sera construite à partir des photos, prises lors des manifestations de protestation à Ramallah, à Kiev, à Porto Allègre ou dans le Cachemire, qui feront le contrepoids des « cartes animées » représentant l’état des conquêtes. Ces images sont éditées en noir et blanc, ni symboles, ni textes ne sont lisibles. Malgré la différence des faits qui avaient déclenchés les manifestations documentées, on voit sur ces images la même chose : des gens qui n’acceptent pas le nouveau re-partage du monde. Retour en France pour le deuxième tour de la présidentielle… Le matin : un tournage -performance dans le cadre de l ‘exposition « Société Anonyme » au Plateau – on fait une mise en scène d’une révolte anarchiste sur … un air de jeux au square Villemin. Caroline Bougeois, Thomas Boutoux, Natasha Petresin, François Piron et autres participants au tournage sont mélangés avec les enfants dans le bac à sable géant. Les « anarchistes » mélangés aux SDFs et aux sans-papiers en attente de train pour Londres entraînent tout le monde à l’assaut du château tricolore modèle play-mobil. A 500 mètres du square, rue d’Enghien la foule s’excite en attendant l’annonce des résultats des élections : « on va casser ! »… Avec l’équipe du Regart.net, nous réfléchissons à des vidéos pour l’installation « Centre d’art fitness » dans « Douce France ». Liés aux dispositifs vidéos les appareils de musculation génèrent les images sur les grands écrans placé contre les murs face au spectateurs. Basées sur les images d’actualités, des visuels de la culture contemporaine, ces vidéos proposent un système de déchiffrage des processus en vogue de manipulation des masses… Complètement dans « Douce France »… Dans l’installation « Marchandise » un puzzle géant sera installé au centre de la salle des religieuses à l’Abbaye de Maubuisson. En forme de carte de France composée des logos d’entreprises principales qui « possèdent » le territoire, la sculpture est conçue suivant les proportions du modulor de Le Corbusier. Les spectateurs pourront déplacer des fragments de ce puzzle et s’en servir comme des chaises pour regarder les dytiques vidéos installés sur les murs. Le vernissage au Musée d’art contemporain de Moscou. L’exposition est construite autour de la collection de Pierre-Christian Brochet, consacrée à l’art contemporain russe, depuis la fin des années 80 (début de la « Pérestroïka ») jusqu’à nos jours. Pierre Brochet est l’un des tout premiers en Russie à s’être intéressé à l’art contemporain russe. Aujourd’hui, sa collection compte plus de 350 peintures, œuvres graphiques, installations, vidéos et photographies. Presque tous les artistes présents dans la collection étaient au vernissage. Cela nous a fait quelque chose, de voir la construction de la collection en temps réel... A Moscou , dans un appartemement loué par ma galeriste en haut d’une tour néo-gothique je travaille sur le projet « hidden » pour une nouvelle exposition... « hidden » détourne les attributs des nouveaux médias et dresse un état du monde révélant les tensions et les frustrations. Le projet explore le phénomène de censure, met en scène ses origines, ses procédés, ses conséquences et sa place dans la société néo-libérale. Basée sur l’imagerie populaire des mangas érotiques, et construite comme une plateforme du jeu vidéo, l’œuvre questionne les limites de tolérance introspective face à un conte de fée qui tourne court... toujours Moscou, un cocktail trash/glamour Des lieux et des collections d'art contemporain se multiplient a Moscou... nous venons de fonder une nouvelle collection inédite d'art éléctronique ce matin.. « Landstream » à Moscou. Land-stream comporte un terme anglais " stream " qui signifie le flux, ou dans la terminologie informatique - le flux continu de l'information en temps réel. " Land " provient de " landscape ", car il s'agit d'un nouveau type de paysage... Landstream à Amsterdam... Land-stream c'est un programme expérimental, qui permet de créer une représentation de paysage à travers l'analyse des flux (stream) qui traversent un espace donné (land). Ce paysage se présente en forme picturale, statique ou animée, dans laquelle des données scientifiques initiales se transforment en information visuelle. Aujourd'hui, quand notre identité est définie par rapport à notre position dans le réseau, par rapport à l'information qu'on émet et qu'on reçoit, nous fixons notre attention sur ces flux invisibles, nous essayons de cerner leur importance, leur forme et leur direction. Ainsi, le paysage - land (scape) - n'est plus un simple relief. Il devient une association des ondes et des signaux (stream) : land-stream. L’accrochage de « Progressive Nostalgia » au Pecci Museum, près de Florence. Conçue par Victor Misiano, avec la participation des artistes de l’espace post-sovietique, c'est une exposition sur une partie du monde global et multidimensionnel, qui veut être ou essaye de sembler unidimensionnel... Ce n'est pas une exposition sur le passé mais sur le présent et sur son interaction avec le passé. Cette exposition montre la réflexion des artistes liée à l'expérience de leur insertion dans le monde global, et au traumatisme de cette expérience, de l'ouverture du monde occidental qui, ayant cessé d'être un mythe, s'est avéré être une déception… « Progressive Nostalgia » propose de rechercher (créer ?) un endroit dans un monde qui s'est avéré non seulement grand mais énormément multicouche et labyrinthique. Par conséquent cette exposition n'est pas sur la nostalgie, sur la nouvelle modernité, sur l'auto-définition d’aujourd'hui, face aux nouveaux problèmes. C'est une exposition sur la nostalgie progressive... de retour à Paris, on prépare la rentrée à la Sorbonne… déjà ?!
InstantPortrait
du Mercredi 25 Avril / 14h52 au Vendredi 25 Mai / 15h04
Mercredi 25 Avril / 15h02 : Quand j'étais adolescente, en Union Soviétique, je tenais un journal. Un bon moyen de se poser quelques questions en fin de journée. Nous avions 3 types seulement de cahiers, disponibles pour tous type d’écriture – 12, 24 ou 48 pages, en papier recyclé : fameuse organisation et planification soviétique. Sur la couverture, il y avait toujours un portrait d’un poète, écrivain ou philosophe célèbre. L’air de rien cela faisait un choix énorme : en choisissant le cahier pour le journal, on pouvait choisir de raconter sa journée à Sophocle ou à Tolstoï, à Dostoïevski ou à Flaubert, ou bien à Karl Marx et à Lénine (considérés comme philosophes).
Jeudi 26 Avril / 15h03 : Ensuite j’ai grandi, le temps s’est accéléré, le journal télévisé a remplacé le journal intime… Plutôt que se poser des questions, on prend facilement l’habitude d’écouter les réponses toutes prêtes !
Vendredi 27 Avril / 15h04 : Écrire quelques lignes chaque jour sur le net pour se rendre compte de quoi la journée à été faite – une pratique juste, je trouve. Et le nombre d’interlocuteurs immédiats potentiels lui donne un cadre encore plus approprié qu’un cahier de 48 pages avec le profil de Pouchkine sur la couverture.
Samedi 28 Avril / 15h11 : может быть лучше писать по-русски?
Dimanche 29 Avril / 23h55 : Je travaille sur mon projet « Douce France » pour le Centre d’art contemporain l’abbaye de Maubuisson… Abbaye Notre-Dame-la-Royale, dite de Maubuisson – c’est la « douce France », telle qu’on l’a rêvée à travers des images de manuel scolaire à l’autre bout du monde…, telle qu’on nous la vend à Shopi, imprimée sur les barquettes de beurre et sur les boîtes de biscuits, une image récurrente qui revient durant les campagnes électorales. Cet univers, beau jusqu’à l’insupportable, ne vit aujourd’hui que grâce à l’énergie extérieure… Mais à un kilomètre de Pontoise, l’abbaye de Maubuisson est aujourd’hui au cœur d’une agglomération industrielle, une des plus importantes à l’échelle européenne. Derrière la clôture des vielles pierres abonde une importante activité industrielle, des chantiers de construction, de recherche, et de la création contemporaine. À quelques mètres de la pelouse paisible du parc abbatial, les cités sont pleines de tensions sociales, identitaires et culturelles…
Mardi 1 Mai / 10h53 : L’expression contemporaine, basée sur la mixité des langages, sur les nouvelles technologies et sur les nouveaux rapports sociaux, se forge aujourd’hui au cœur des agglomérations urbaines. Alimentée par les échanges avec les communautés internationales, se construit un langage plastique, qui reflète l’image de notre temps. Avec son esthétique particulière se constitue l’héritage culturel du 21 siècle. Et là, dans l’esthétique des mangas, dans la romantisation des banlises, dans les ballades rapées des geekstas, entre les maps et les avatars de la seconde life, ou encore dans l’éthique de hackeur, nous découvrons tout à coup des références familières, des liens vers la tradition… Je pense que ma proposition dans les murs de l’Abbaye de Maubuisson sera d’y apporter la vie contemporaine, de faire raisonner les rythmes du langage urbain dans la structure de l’architecture gothique, faire apparaître l’harmonie particulière dans laquelle la « douce France » peut établir un échange d’énergie avec ces banlises.
Mercredi 2 Mai / 01h21 : Projet « Social Sculpture » en Ukraine, entre les manifestations du 1 Mai et celles de la nouvelle « révolution » bleu-orange… Le concept d'une sculpture sociale a été crée par Beuys, pour qui " le seul acte plastique véritable, consiste dans le développement de la conscience humaine ", l’acte, l'art en action est plus important que l'oeuvre d'art. Dans le concept de sculpture sociale il y a l'idée de la réciprocité de travail : entre don et échange. La sculpture sociale prévoit que ce phénomène de don se produise reciproquement, à l'intérieur même de l'âme humaine, ce qui fait que la participation de l'homme au processus devient extrêmement importante. Un tel concept de structure sociale ou mieux encore d'âge social est un processus nomade dans le monde globalisé...
Jeudi 3 Mai / 01h26 : Les élections présidentielles en France, vues d’Ukraine… Après le résumé du débat Royal-Sarkozy sur le premier canal de la télévision nationale, absolument tous les collègues ukrainiens me demandent : « Mais ils disent absolument la même chose ! … comment choisissez vous pour qui voter ? »
Vendredi 4 Mai / 23h57 : Je prépare une nouvelle pièce pour l’exposition « Progresseve Nostalgia » au Pecci Museum à Florence… La pièce sera construite à partir des photos, prises lors des manifestations de protestation à Ramallah, à Kiev, à Porto Allègre ou dans le Cachemire, qui feront le contrepoids des « cartes animées » représentant l’état des conquêtes. Ces images sont éditées en noir et blanc, ni symboles, ni textes ne sont lisibles. Malgré la différence des faits qui avaient déclenchés les manifestations documentées, on voit sur ces images la même chose : des gens qui n’acceptent pas le nouveau re-partage du monde.
Dimanche 6 Mai / 22h39 : Retour en France pour le deuxième tour de la présidentielle… Le matin : un tournage -performance dans le cadre de l ‘exposition « Société Anonyme » au Plateau – on fait une mise en scène d’une révolte anarchiste sur … un air de jeux au square Villemin. Caroline Bougeois, Thomas Boutoux, Natasha Petresin, François Piron et autres participants au tournage sont mélangés avec les enfants dans le bac à sable géant. Les « anarchistes » mélangés aux SDFs et aux sans-papiers en attente de train pour Londres entraînent tout le monde à l’assaut du château tricolore modèle play-mobil. A 500 mètres du square, rue d’Enghien la foule s’excite en attendant l’annonce des résultats des élections : « on va casser ! »…
Mardi 8 Mai / 00h13 : Avec l’équipe du Regart.net, nous réfléchissons à des vidéos pour l’installation « Centre d’art fitness » dans « Douce France ». Liés aux dispositifs vidéos les appareils de musculation génèrent les images sur les grands écrans placé contre les murs face au spectateurs. Basées sur les images d’actualités, des visuels de la culture contemporaine, ces vidéos proposent un système de déchiffrage des processus en vogue de manipulation des masses…
Mercredi 9 Mai / 23h40 : Complètement dans « Douce France »… Dans l’installation « Marchandise » un puzzle géant sera installé au centre de la salle des religieuses à l’Abbaye de Maubuisson. En forme de carte de France composée des logos d’entreprises principales qui « possèdent » le territoire, la sculpture est conçue suivant les proportions du modulor de Le Corbusier. Les spectateurs pourront déplacer des fragments de ce puzzle et s’en servir comme des chaises pour regarder les dytiques vidéos installés sur les murs.
Mardi 15 Mai / 22h37 : Le vernissage au Musée d’art contemporain de Moscou. L’exposition est construite autour de la collection de Pierre-Christian Brochet, consacrée à l’art contemporain russe, depuis la fin des années 80 (début de la « Pérestroïka ») jusqu’à nos jours. Pierre Brochet est l’un des tout premiers en Russie à s’être intéressé à l’art contemporain russe. Aujourd’hui, sa collection compte plus de 350 peintures, œuvres graphiques, installations, vidéos et photographies. Presque tous les artistes présents dans la collection étaient au vernissage. Cela nous a fait quelque chose, de voir la construction de la collection en temps réel...
Jeudi 17 Mai / 00h38 : A Moscou , dans un appartemement loué par ma galeriste en haut d’une tour néo-gothique je travaille sur le projet « hidden » pour une nouvelle exposition... « hidden » détourne les attributs des nouveaux médias et dresse un état du monde révélant les tensions et les frustrations. Le projet explore le phénomène de censure, met en scène ses origines, ses procédés, ses conséquences et sa place dans la société néo-libérale. Basée sur l’imagerie populaire des mangas érotiques, et construite comme une plateforme du jeu vidéo, l’œuvre questionne les limites de tolérance introspective face à un conte de fée qui tourne court...
Jeudi 17 Mai / 23h33 : toujours Moscou, un cocktail trash/glamour
Vendredi 18 Mai / 22h54 : Des lieux et des collections d'art contemporain se multiplient a Moscou... nous venons de fonder une nouvelle collection inédite d'art éléctronique ce matin..
Samedi 19 Mai / 10h50 : « Landstream » à Moscou. Land-stream comporte un terme anglais " stream " qui signifie le flux, ou dans la terminologie informatique - le flux continu de l'information en temps réel. " Land " provient de " landscape ", car il s'agit d'un nouveau type de paysage...
Dimanche 20 Mai / 23h46 : Landstream à Amsterdam... Land-stream c'est un programme expérimental, qui permet de créer une représentation de paysage à travers l'analyse des flux (stream) qui traversent un espace donné (land). Ce paysage se présente en forme picturale, statique ou animée, dans laquelle des données scientifiques initiales se transforment en information visuelle. Aujourd'hui, quand notre identité est définie par rapport à notre position dans le réseau, par rapport à l'information qu'on émet et qu'on reçoit, nous fixons notre attention sur ces flux invisibles, nous essayons de cerner leur importance, leur forme et leur direction. Ainsi, le paysage - land (scape) - n'est plus un simple relief. Il devient une association des ondes et des signaux (stream) : land-stream.
Mercredi 23 Mai / 16h31 : L’accrochage de « Progressive Nostalgia » au Pecci Museum, près de Florence. Conçue par Victor Misiano, avec la participation des artistes de l’espace post-sovietique, c'est une exposition sur une partie du monde global et multidimensionnel, qui veut être ou essaye de sembler unidimensionnel... Ce n'est pas une exposition sur le passé mais sur le présent et sur son interaction avec le passé. Cette exposition montre la réflexion des artistes liée à l'expérience de leur insertion dans le monde global, et au traumatisme de cette expérience, de l'ouverture du monde occidental qui, ayant cessé d'être un mythe, s'est avéré être une déception… « Progressive Nostalgia » propose de rechercher (créer ?) un endroit dans un monde qui s'est avéré non seulement grand mais énormément multicouche et labyrinthique. Par conséquent cette exposition n'est pas sur la nostalgie, sur la nouvelle modernité, sur l'auto-définition d’aujourd'hui, face aux nouveaux problèmes. C'est une exposition sur la nostalgie progressive...
Jeudi 24 Mai / 23h21 : de retour à Paris, on prépare la rentrée à la Sorbonne… déjà ?!