panoplie.orgrevue Web de Création Contemporaine depuis 1999

Pendant un mois un invité utilise son portable et/ou ordinateur pour envoyer du texte au site de panoplie.org. Le dernier texte envoyé est instantanément visible sur la première page du site.
A l'invité de décider comment il utilisera cet outil, cette présence par l'instant.
La totalité des textes envoyés par l'invité formera son InstantPortrait.

Victoria Welby est un personnage né, un peu au hasard des choses, dans un site de rencontres virtuelles. Parce que son auteure ne voulait pas d'un pseudonyme numéroté (ç’aurait été une insulte à son imagination), elle a fini par emprunter le nom d'une autre. Intello et sémioticienne elle-même, elle a affublé son avatar du nom d'une sémioticienne anglaise, nécessairement méconnue des gens fréquentant les sites de rencontres.


La première sortie publique de Victoria Welby (c'est-à-dire en dehors des sites de rencontres) a eu lieu en mai 2006, dans le cadre de deux projets littéraires faisant usage du blogue comme plateforme de publication. D'un hasard en naît un autre. Ne voulant associer ni son vrai nom, ni son adresse courriel principale à ces projets, l'auteure a décidé de réutiliser Victoria Welby comme avatar. Tous ses projets de littérature, hypermédiatique ou non, sont désormais signés de ce nom. Elle a bien commis une ou deux choses littéraires sous son vrai nom, mais elle les donne désormais comme des productions de Victoria Welby sous un pseudonyme.


Les projets construisent différents portraits de Victoria Welby. L'un, par exemple, la dépeint comme une féministe cynique et sarcastique alors que l'autre la donne comme une femme friande de sexualité, d’érotisme, de pornographie, et qui multiplie les amants et les orgasmes. Son portrait est aussi complexifié par l'existence de son homonyme anglaise et de son auteure, avec qui elle partage certains traits mais pas d'autres, dans un sens comme dans l'autre.


Victoria Welby est un personnage virtuel en constante construction et qu'on ne peut définir qu'en admettant la logique du tiers inclus. Autrement, il faut opter pour la schizophrénie.


http://victoriawelby.ca

 


P.S.:

http://victoriawelby.ca/blogue/2008/01/29/ecriture-en-direct/

http://victoriawelby.ca/blogue/2008/01/27/le-retour-du-roman-feuilleton/


InstantPortrait
texte seulement
Purolator livre une boîte chez moi ce matin. Dedans, il y a un téléphone portable. Quiconque me connaît bien ne m’offrirait jamais une telle chose. Je ne supporte pas les sonneries. D’autant plus quand elles me sonnent moi. Je préfère risquer la bouffe cramée plutôt que de mettre – et d’entendre sonner – un minuteur. L’école primaire et le secondaire, avec leurs sonneries perpétuelles pour rappeler aux élèves que c’est l’heure d’un cours, de la récré, de manger, etc., m’ont presque rendue folle. J’ai adoré le cégep et l’université en partie parce que le début et la fin des cours n’étaient pas annoncés par une cloche. Les cloches d’églises ne sont pas étrangères à mon athéisme. J’ai entraîné mon corps à se lever à des heures précises sur commande pour pouvoir me passer de réveille-matin. Quand la sonnette de ma porte d’entrée a brisé, il y a des années, je ne l’ai pas réparée. Qu’on cogne. Je déteste les sonneries, ergo, les téléphones, portables ou pas. Et me voilà affligée d’un portable. C’est la sonnerie du téléphone qui me tire du lit ce matin. Ça me prend un moment avant de comprendre qu’il s’agit du portable. Je réponds, grognonne et mécontente. Et j’entends sa voix. «Tu as reçu mon cadeau, donc.» Je suis sans mot, sans voix. «Victoria?» Le téléphone est un cadeau de I.L. Il arrive à Montréal dans quelques jours, restera un peu plus de trois semaines. Son horaire est chargé (le mien aussi, d’ailleurs). Le téléphone sera notre canal de communication privé et constant. «J’ai enregistré le numéro de mon portable dans la composition abrégée. Tu appelles quand tu veux.» Je suis émue. Très émue. J’ai été totalement amoureuse de cet homme lorsque j’ai habité en Europe. Totalement. Nous avons fait des choix rationnels. Mon avenir, c’est-à-dire ma carrière et les autres gens que j’aimais et qui m’aimaient, était à Montréal; le sien, en Europe. Je suis rentrée. Il est resté. En un sens, je ne le regrette pas. Ma vie est beaucoup plus fascinante ici qu’elle ne l’aurait été là-bas. Mais je regrette d’avoir dû l’abandonner, lui. Il a cette qualité incroyable de m’accepter comme je suis. Intello, indépendante, sexuelle, féministe, caractérielle. Cette personnalité qui est mienne et qui effraie tant d’hommes est, pour lui, une chose à chérir, à caresser, à aimer, à embrasser, à nourrir, à désirer, voire, à cultiver. Je passe la soirée avec des amies, amis. Peut-être que j’arriverai à me changer les idées. La venue de I.L. à Montréal m’obsède. I.L. arrive demain. Je ne cesse de me remémorer les moments que nous avons passés ensemble. Je suis d’abord tombée folle amoureuse de ses mains. Nous allions en campagne avec des copains, copines, dans la région d’Annecy. Je ne le connaissais pas. J’ai fait le trajet avec lui, sur sa moto. Au lieu d’admirer le paysage magnifique qui déroulait sous mes yeux, j’ai fixé mon regard sur ses longues mains aux doigts filiformes. Quand nous sommes arrivés, j’ai eu toute la misère du monde à me décider à décoller mon corps du sien. Il m’a jeté un regard amusé dans le rétroviseur. Je crois que j’ai rougi. Il a descendu de la moto, pointé le doigt vers le ruisseau. «Je serai par là». I.L. a planté sa tente très loin des autres. J’ai socialisé un moment avec les potes, mais, très vite, je suis allée le rejoindre. Il était étendu sur le sol, derrière sa tente, sa veste en cuir roulée sous sa tête, un bouquin à la main. Je me suis assise à côté de lui. Il a posé sa main sur ma cuisse. La fermeté délicate de son toucher, son audace discrète, son intensité subtile m’ont irrémédiablement séduite. Insatiables, nous avons baisé jusque tard dans la nuit. Je suis tombée amoureuse de son corps agile de félin. Puis il m’a fait découvrir Wong Kar-wai, en me décrivant en détail de nombreuses scènes de ses films. Je lui ai fait connaître Kathy Acker, en citant de mémoire certains passages qui m’avaient marquée. Après, nous avons appris à nous connaître lentement, entre de longues séances de baises tumultueuses, torrides, presque menaçantes d’extase. L’urgence du désir incarné primait sur tout le reste. Je partageais un appart avec deux colocataires rue Remparts d’Ainay. Notre logis miteux et froid faisait tâche dans ce quartier distingué de la presqu’île, mais nous y étions bien. Dès que I.L. avait un moment, il venait m’y rejoindre, à toute heure du jour ou de la nuit. Si je n’y étais pas, Y., avec qui je m’entendais très bien, le laissait entrer, mais S. s’obstinait à lui dire de revenir quand j’y serais. Une fois, en rentrant d’une soirée, j’ai trouvé I.L. pelotonné et endormi dans l’escalier. Y. n’était pas là, S. l’avait laissé sur le palier, à son habitude, mais I.L. voulait absolument dormir dans mes bras. À Londres, nous avons atteri chez Cecconi’s parce que le Time Out London y annonçait des «orgasmically rich puddings» et précisait que les desserts étaient «deadly good». En voyant le menu, nous avons vite compris que nous n’avions pas les moyens de nous offrir un repas complet. Quand nous avons réclamé le fameux pudding au serveur, il a haussé les épaules. Aucun «pudding» ne figurait au menu. Nous avons opté pour tous les desserts, nous disant que, entre le zabaglione et le tiramisu, on trouverait sûrement ce qui méritait d’être qualifié d’orgasmique et de bon à en mourir. Nous avons passé la nuit entière à marcher dans la ville tellement nous étions grisés de sucre. I.L. arrive aujourd’hui. J’irai le chercher à l’aéroport. Il m’envoie un SMS avant de prendre l’avion. «J’ai déjà très envie de toi.» Je suis à l’aéroport. SMS de I.L. «J’attends pour passer la douane. J’ai beaucoup envie de toi.» Il est devant moi. Il sourit. Je fige. Je ne sais que faire. Je ne sais plus comment être en relation avec lui, que je n’ai pas vu depuis des années. Lui, de toute évidence, sait. Il me prend dans ses bras. Je relaxe un peu. Il m’embrasse. Longuement. Il pose sa bouche près de mon oreille, chuchote. «J’ai fort envie de toi.» Je le prends par la main, il attrape sa valise, je l’entraîne vers le stationnement. Dans la voiture, nous ne parlons presque pas. Des banalités. La température. Son voyage. La raison de son séjour. Nous nous taisons. Il sourit, pose sa main sur ma cuisse. Je souris, me détends un peu. La fermeté délicate de son toucher. Son audace discrète. Son intensité subtile. J’arrête la voiture devant la porte de son hôtel. Il me regarde avec une infinité de désir dans les yeux. «Tu viens?» Je réponds que je vais trouver un stationnement et que je le rejoins à la réception. Dans l’ascenseur, j’essaie de comprendre mon émotion. J’ai envie de cet homme. De son corps. De ses mots. Pourtant, j’hésite devant l’intimité. Je ne sais plus comment être avec lui. Dans la chambre, il pose sa valise, ne la défait pas. Il me regarde. «Ça va?» «C’est étrange. Que tu sois ici. À Montréal. Avec moi. Après toutes ces années. Surréel.» Il sourit de nouveau. «Laisse-moi faire. Ça va passer.» Avec un clin d’œil charmant. Il enlève mon manteau, mon foulard, ma tuque, mes mitaines. Les laisse tomber sur le sol. Il enlève son manteau. Le laisse choir au sol à côté de mes vêtements. Il m’embrasse. Tendrement. Il enlève son chandail, sa chemise. M’embrasse encore. Il pose mes mains sur son torse. Il est beau. Je ferme les yeux pour mieux sentir son corps sous mes paumes. Lentement, je me mets à explorer, à caresser son torse, ses flancs, son dos. Il pose ses mains sur les miennes, interrompt mes gestes. Enlève mon chandail. Colle son torse contre le mien. Glisse ses doigts le long de ma colonne vertébrale. Il s’agenouille devant moi. De la main, il m’invite à soulever une jambe. Il enlève ma botte, mon bas. Pose un baiser sur mon pied. Pose mon pied par terre. M’invite à soulever mon autre jambe, pour enlever mon autre botte, mon autre bas, sans oublier de poser un baiser sur mon autre pied. Il s’assoit par terre. Enlève ses propres bottes et bas. Il s’agenouille, défait les boutons de mon jean. Baisse mon jean et ma culotte jusqu’à mes cuisses. Il pose son front sur mon mont de Vénus, ses mains sur mes hanches. Embrasse délicatement, amoureusement mon pubis. Il me pousse vers le fauteuil. Je m’y assois. Il enlève mon jean, ma culotte. Caresse mes cuisses. Il pose sa langue, ses lèvres, sur une de mes cuisses. Il se dirige lentement vers mon entrejambe, prend son temps. Frissons. Anticipation. Désir. Il pose sa bouche sur mon clitoris, le lèche délicatement. Il embrasse mes grandes lèvres, mes nymphes. Il chatouille, du bout du nez, mon clitoris. Mes orteils se recroquevillent. Mes doigts s’enfoncent dans les bras du fauteuil. Sa bouche parcourt ma chatte, sa langue s’insère dans mon con, ressort, arpente le territoire, revient, caresse, chatouille. Mon souffle est court, haletant, pantelant. Il arrête tout. Me regarde. «J’ai foutrement envie de toi.» «Oui. Moi aussi. Foutrement.» Il se relève. Je défait sa braguette, enlève son pantalon. Je le pousse vers le lit. Il s’étend. Sa bite, bandée, est majestueuse, grandiose, belle. J’écarte ses jambes, m’installe entre elles. Je prends ses couilles dans mes mains, les cajole, les caresse. Je prends son membre dans ma bouche. Je glisse la langue autour de son gland, le long de sa hampe. Il pose ses mains sur ma tête, qu’il relève vers lui. «J’ai vigoureusement envie de toi.» Je laisse sa bite à elle-même, lèche mes lèvres. «Oui, je sais.» Je pose mes lèvres dans le pli de son aine. Remonte un peu vers son ventre. Je glisse mon corps de long du sien, jusqu’à ce que nos visages soient à la même hauteur. Je glisse la main entre nos bassins. Je prends sa verge, l’introduit dans ma chatte. J’enroule mes jambes autour des siennes. Je ne veux pas qu’il y ait, entre nos corps, d’espace, de vide, de creux. Je mets mes mains dans les siennes. Il les serre très fort. Le mouvement de mon corps est subtil, mais très présent. À chaque roulement de bassin, je sens le bout de sa bite au creux de ma chatte. Je le sens sur le point de jouir. J’arrête tout. Je l’embrasse, serre ses mains dans les miennes. C’est lui qui reprend le mouvement, toujours aussi subtil. Je jouis. Il garde le rythme. C’est drôlement bon. Quand il est encore sur le point de jouir, il s’arrête. Je laisse passer un moment. Puis je reprends le mouvement. Je jouis de nouveau. Et encore. Puis il jouit, lui aussi. Nous restons là, enchaînés, cloués, soudés. Je pose les mains sur le matelas et commence à me relever. Il m’arrête. «Reste. S’il te plaît.» Je recolle mon corps contre le sien. Il reprend mes mains dans les siennes. Nous restons là, silencieux, à déguster le temps qui passe, la présence de l’autre, les relents du plaisir. Je n’ai presque pas dormi de la nuit. SMS de I.L. «J’ai phénoménalement envie de toi.» Je dois encore me préparer pour le cours que je donne ce soir. Pas envie. Juste envie de lui parler, de le voir, de lui faire l’amour. SMS de I.L. «J’ai diablement envie de toi.» Il est occupé toute la journée. Et toute la soirée. Je me languis. SMS de I.L. «J’ai splendidement envie de toi.» Il a su me reconquérir. Par là où il m’avait conquise la première fois. Quand nos corps se rencontrent, j’oublie que le reste du monde existe. Que je suis une femme timide, réservée. SMS de I.L. «Finalement, j'ai un moment ce soir. Je te rejoins après ton cours. J'ai scrupuleusement envie de toi.» Je trépigne, j’impatiente. Je veux que mon cours soit terminé déjà. Je traîne dans le café où on s'est donné rendez-vous. I.L. est en retard. SMS de I.L. «J'ai un empêchement, je ne peux pas venir. On déjeune ensemble demain matin? J'ai gravement envie de toi.» Déception amère. SMS à I.L. «Sale bête. Je t'en voudrai éternellement pendant au moins vingt-quatre heures. Va pour le déjeuner. Je te rejoins à ton hôtel à huit heures.» Je me pointe à son hôtel. Il m'attend à une table du restaurant. Avant même que je ne m'assois, il me dit qu'un journaliste viendra pour le rencontrer dans une heure.—On laisse tomber le déjeuner, alors?—Victoria, ça nous laisse quand même une heure...—Justement, je préfère avoir une heure de câlins et de bisous.Nous montons à sa chambre. Nous avons quand même réussi à échanger quelques mots, entre les caresses et les baisers. «Il y a quelqu’un dans ma vie maintenant.» A-t-il annoncé. «Moi aussi.» Ai-je dit. «Toujours amatrice de relations ouvertes?» A-t-il demandé. «C’est ce qui me réussit le mieux.» Que j'ai répondu. «Alors, cette femme qui a su gagner tes faveurs, elle est comment?» Ai-je ajouté. «Si j’avais voulu parler d’une femme, j’aurais dit “quelqu’une”.» A-t-il répliqué. J'ai souri. Et ajouté. «Parle-moi de lui.» Son récit a été interrompu par la sonnerie du téléphone. Le journaliste l'attendait à la réception. Foutues sonneries. SMS de I.L. «J'ai frénétiquement envie de toi.» Moi aussi, j'ai envie de lui. Maintenant que les premiers moments inconfortables et maladroits sont passés, j'ai l'impression que nous ne nous sommes jamais quittés. SMS de I.L. «J'ai joliment envie de toi.» Je l'appelle. C'est le répondeur. Je laisse un message. Disant que j'aimerais le voir demain soir. Un cinéma, peut-être? SMS de I.L. «Oui pour le cinéma. J'ai immensément envie de toi. À demain.» Le désir est une chose intrigante. SMS de I.L. «J'ai voracement envie de toi.» Des années que je ne l'ai pas vu. Que nous ne sommes plus appelés, écrits. Je ne l'ai jamais oublié. SMS de I.L. «J'ai atrocement envie de toi.» Son souvenir s'est tapi dans le fond de ma mémoire. En retrait. Loin. Presque inatteignable. SMS de I.L. «J'ai minutieusement envie de toi.» Sa présence, maintenant, ici, ravive les souvenirs, les fait remonter à la surface, étincelants, vifs, affûtés. Comme si les mois, les jours, les heures n'avaient pas existés. Une brèche dans le temps. SMS de I.L. «J'ai licencieusement envie de toi.» SMS de I.L. «J'ai follement envie de toi.» Je pars pour le cinéma. Nous avons regardé le film main dans la main, collés l'un à l'autre. Comme un jeune couple engoué.Je l'ai reconduit à son hôtel. Il m'a invitée, mais j'ai refusé. D'abord, mon mec m'attendait. Ensuite, j'avais envie de savourer mon désir de lui sans l'assouvir, sans le satisfaire. Nous nous sommes embrassés longuement, passionnément. Nos mains ont parcouru nos corps par-dessus nos vêtements, puis dessous. La tension était à son apogée.—Victoria, j'ai crissement envie de toi. Viens avec moi, s'il te plaît?—Même les québécismes n'auront pas raison de moi. Je rentre à la maison.J'ai posé un baiser sur sa joue, me suis penchée par-dessus lui et ai ouvert sa portière.—Bonne nuit, I.L.—Garce. J'ai majestueusement envie de toi.—Tst, les insultes ne te mèneront nulle part, pas plus que les québécismes. Atelier de formation, jourd'hui.I.L. s'est aussi inscrit.Je crois que c'est une excuse pour se défiler de ses obligations. Et pour passer plus de temps avec moi. :-) Nous sommes toutes et tous devant nos écrans respectifs, à bosser sur nos exercices. Message instantané de I.L. sur iChat. «J'ai horriblement envie de toi.»Ça me déconcentre un tantinet, mais je persiste dans mon application. Message instantané de I.L. sur iChat: «J'ai profusément envie de toi.»Je persiste. Message instantané de I.L. sur iChat: «J'ai bougrement envie de toi.»J'abondonne l'exercice un moment, fouille dans ma collection de photos numériques, trouve, après une éternité, celle que je cherchais. I.L. m'avait prise en photo. Je suis agenouillée, un doigt descend le long de mon torse, mon autre main est posée sur ma chatte, mes yeux sont fermés, ma bouche est ouverte. De toute évidence, je m'offre du bon temps. Cette photo date du début de notre relation, quand nous apprenions encore à nous découvrir. Je la lui envoie par iChat.Il rougit. Comme un gamin pris la main dans la boîte de biscuits. Il est drôlement mignon. Plus moyen de nous concentrer ni l'un ni l'autre. Message instantané de I.L. sur iChat: «J'ai phénoménalement envie de toi.»Je réponds par un sourire taquin. L'instructeur annonce une pause pour le lunch. Je m'empare de la clef des toilettes et de la main de I.L. Nous nous enfermons dans la salle des toilettes. I.L. bande comme un porc. Ma culotte est trempée de cyprine, mes nymphes gonflées d'envie, de désir. Je défais sa braguette, baisse son pantalon et l'assois sur la toilette. J'enlève ma culotte, remonte ma jupe, et m'assois sur lui. Sa bite tendue vibre contre mon con. Je joue du bassin tranquillement, enduis son membre de cyprine. I.L. n'en peut plus. Il faufile son vit dans ma chatte, agrippe mes hanches, impose le rythme. C'est bon. Vachement bon. Je me relève, renfile ma culotte, baisse ma jupe, me retourne, pose la main sur la poignée. I.L. se colle contre mon dos. Je sens son érection majestueuse. «J'ai extrêmement envie de toi.» Dit-il. En relevant ma jupe, baissant ma culotte, embrassant ma nuque. Je passe la main entre mes cuisses, attrape son membre, le dirige vers ma fente. I.L. plaque mon corps contre la porte, le sien contre le mien. Entre en moi très lentement. Va et vient tout aussi lentement. Mon orgasme sourd du fond de mon corps, lent mais intense, subtil mais profond. Mon plaisir s'énonce en un long feulement. I.L. jouit en mordillant mon oreille. Nous reprenons l'atelier. Message instantané de I.L. sur iChat: «J'ai merveilleusement envie de toi.» Message instantané à I.L. sur iChat: «On se retrouve à la pause-café.» Je suis seule à la maison ce soir. Mon mec passe la soirée avec sa bande de potes. I.L. est occupé. J'ai envie de baiser. Je me caresse, mais ça ne va pas. Je ne cesse de penser à I.L. Mes mains, mes doigts, ne me contentent pas. J'ai envie des siens. De son corps. De sa bouche. De ses mots. De son désir. Je m'offre un roman de Mordecai Richler pour me changer les idées. SMS de I.L. «J'ai notoirement envie de toi. Tu seras chez Émile ce soir?» SMS à I.L. «Oui, j'y serai, avec mon mec.» SMS de I.L. «Ça me fera plaisir de le rencontrer. J'ai infiniment envie de toi.» SMS à I.L. «:^P Ç» SMS de I.L. «?» SMS à I.L. «Bisou à l'oreille.» SMS de I.L. «!» SMS à I.L. «B==D d^:» SMS de I.L. «Coquine. J'ai minutieusement envie de toi.» SMS à I.L. «Je dois travailler. À plus tard!» Il y a foule chez Émile. I.L. et moi nous sommes croisés, frôlés, effleurés à maintes reprises, sans avoir vraiment le temps de discuter, de rester un peu ensemble. Il y a deux heures de cela, je lui ai présenté mon mec. Je crois qu'ils ont discuté un bon moment, mais j'ai été prise dans une autre conversation avec des collègues. Il y a une heure de cela je suis allée à la cuisine pour reprendre du vin. I.L. est entré quelques secondes après moi, a passé ses bras autour de moi, a chuchoté à mon oreille «J'ai goulûment envie de toi.» J'ai posé ma tête sur son épaule en guise d'acquiescement. Il a plongé sa main de mon pantalon et m'a fait jouir en quelques minutes. I.L. venait tout juste de retirer sa main quand Émile est arrivé à la cuisine, gaillard. Maintenant, mon mec pose une main tendre sur ma hanche.—J'ai une envie monstre de toi.—Partons.—Sans dire au revoir?—Sans dire au revoir.Nous nous faufilons dans la foule, discrets, pressés par l'urgence du désir. SMS de I.L. «J'ai magistralement envie de toi.» Son SMS m'a réveillée. Je jette un coup d'oeil du côté du cadran. Il est tôt. Très tôt. Mon mec dors paisiblement à côté de moi. Je vais dans mon bureau pour passer un coup de fil à I.L.—Tu es drôlement matinal, dis donc.—Je viens juste de rentrer de chez Émile. J'ai eu nuitamment envie de toi.—Tu es impossible.—Je sais. C'est mon côté charmant.J'entends son sourire narquois.—I.L., je retourne me coucher. J'ai une grosse journée devant moi.—Je rêverai à toi.—Je t'embrasse. À bientôt.—J'ai intensément envie de toi. Au revoir. Nous n'avons pas le temps de nous voir aujourd'hui. Je prépare une conférence. Il a du sommeil à récupérer, et des choses à faire. Je n’arrive pas à me concentrer. Je pense à lui. Mon corps pense à lui. Mon corps a besoin de lui. De son corps de félin. De sa présence enivrante. Mon corps anticipe notre prochaine rencontre, notre prochain rendez-vous. SMS à I.L. «Je pense à toi. Ce ne sont pas des pensées chastes.» SMS de I.L. «J'ai religeusement envie de toi.» Mon rapport à lui s’est transformé. En Europe, je faisais un postdoc. Je n’avais pas beaucoup de temps libre. Il faisait des pieds et des mains pour me rejoindre dès que c’était possible. Je m’ennuyais moins de lui qu’il ne s’ennuyait de moi quand nous n’étions pas ensemble. Peut-être parce que j’étais occupée à me préparer une carrière universitaire. Ici, maintenant, je pense constamment à lui. Il me manque. Chaque instant sans lui est un instant pénible, long, presque douloureux. Je crois que je serais presque prête à tout laisser tomber pour être avec lui. Presque. Je sais que notre temps est compté. Il retournera en Europe dans quelques semaines. Je ne veux pas compter les semaines, les jours, les heures, les minutes. C’est une torture. SMS de I.L. «J'ai opiniâtrement envie de toi.» SMS de I.L. «J'ai langoureusement envie de toi.» Je peine à me concentrer. Je l'appelle.—On se voit ce midi?—Avec plaisir. SMS de I.L. «J'ai fabuleusement envie de toi. Malheureusement, je dois annuler pour ce midi. J'ai une réunion de dernière minute avec des collègues.» Je suis déçue. Je me plonge dans le travail, mais ma tête est ailleurs. Avec lui. SMS de I.L. «J'ai fichtrement envie de toi. J'ai un moment, je passe te voir?» SMS à I.L. «Voui!!!» Nous nous baladons sur le mont Royal, bras dessus, bras dessous. Alors que le froid commence à se faire plus intense, je propose qu'on aille à son hôtel.—Victoria, je suis désolée, j'ai rendez-vous pour une entrevue radiophonique dans une demi-heure.La ballade était mon idée, je croyais que nous avions toute la soirée devant nous. Je ronge mon frein. Mon corps a besoin de son corps. Ça urge. Je pose une main sur le bras de I.L. pour qu'il s'arrête. Je le regarde intensément pendant un moment. Je m'approche de lui et l'embrasse fougueusement. J'enlève mes mitaines, défait son manteau, sa braguette, caresse son corps sous ses vêtements.—Oulà, mains froides!Je sais, je sens la chair de poule qui envahit sa peau.—T'inquiète, elles vont vite se réchauffer...I.L. défait mon manteau, déboutonne mon pantalon, le baisse jusqu'à mes cuisses. J'ai sa bite entre les mains. Je me colle à lui, pose son membre à l'orée de mon vagin. D'un coup de hanche, il est en moi. Je hurle de plaisir. I.L. a couru jusqu'au pied de la montagne pour attraper un taxi et tenter de ne pas être trop en retard pour son entrevue. Je descends tranquillement le chemin Olmstead, les pommettes probablement très rouges, un sourire de satisfaction accroché aux lèvres. SMS de I.L. «J'ai affreusement envie de toi.» J'ai affreusement envie de lui. Mais je dois préparer mon cours pour ce soir. Je le verrai après. SMS de I.L. «J'ai pompeusement envie de toi.» Diantre, il faut que je me concentre. SMS de I.L. «J'ai périlleusement envie de toi.» Bon, je m'arrête un moment pour m'offrir une séance de câlins en solo, en imaginant I.L. J'arriverai peut-être à mieux me concentrer par la suite. Coup de fil de I.L., pour m'annoncer que nous ne nous verrons pas ce soir, finalement. Des amis l'invitent pour une virée impromptue à Québec. Il ne peut refuser sans créer d'incident diplomatique, semble-t-il. Je hais la diplomatie.C'est contre-productif, point de vue plaisir. I.L. termine l'appel en me disant qu'il a outrageusement envie de moi. Je n'arrive plus du tout à me concentrer.Je ne suis que désir frustré. Je prononce une conférence ce matin. I.L. se pointe, en retard. Il s'assoit là où je peux très bien le voir, me sourit radieusement. Il sort son téléphone portable et pianote sur le clavier. Quand il cesse, mon téléphone à moi se met immédiatement à vibrer dans ma poche. I.L. m'envoie un clin d'oeil. Je suis un tantinet déconcentrée, mais je poursuis. Après ma conférence, I.L. vient me faire la bise et s'esquive, devant participer à d'autres activités du colloque. Je lis les multiples SMS qu'il m'a envoyés pendant que je présentais ma conférence. «J'ai méticuleusement envie de toi.» «J'ai ostensiblement envie de toi.» «J'ai onctueusement envie de toi.» «J'ai brutalement envie de toi.» «J'ai tenacement envie de toi.» «J'ai singulièrement envie de toi.» J'assiste à la conférence de I.L. Je suis à l'arrière de la salle. Quand I.L. me regarde, je lui explique, en gestes, tout ce que j'ai envie de faire à son corps. Une ou deux fois, il perd le fil de son discours, mais se reprend plutôt bien. Mes gestes deviennent de plus en plus explicites. Après sa conférence, plusieurs personnes l'encerclent, le bombardent de commentaires, de questions. Il lève les yeux vers moi. Je pose un bisou sur le bout de mes doigts et le souffle dans sa direction. Mes lèvres prononcent des mots muets: «Ça va être ta fête ce soir.» Sourires entendus. Je cogne à la porte de sa chambre. Il ouvre. M'embrasse. —On sort?—Non.—Ah bon?—Oui, ah bon. Je t'ai promis une fête, je suis là pour te la faire, ta fête. Et tu vas aimer.—Raconte.—Nous prenons un bain ensemble. Je prends soin de chaque parcelle de ton corps, de ta peau. Nous sortons du bain. Je te sèche délicatement. Je te couvre de bisous. Je t'installe bien confortablement sur le lit. Je masse ton corps de félin jusqu'à ce que chaque muscle soit complètement détendu. Je prends la base de ta bite dans une main, le bout dans ma bouche, je te suce et te caresse en même temps. Un doigt caresse ton anus, jusqu'à ce que ce dernier l'invite à entrer. Je te suce, te caresse de l'extérieur et de l'intérieur. Aussi longtemps que tu voudras. Puis je t'enjambe, prends ta bite dans ma chatte. Je frotte nos sexes subtilement l'un contre l'autre. Mes mains caressent ton torse, tes flancs, tes hanches, ton visage. Ma chatte se contracte autour de ton vit, l'enserre, l'aspire. Jusqu'à ce que tu jouisses. Tu me laisses entrer?—Victoria, j'ai prodigieusement envie de toi. Entre. SMS de I.L. «J'ai copieusement envie de toi.» Nous ne nous verrons pas aujourd'hui. Je suis occupée. Il est occupé. Nous sommes occupés. Nous ne nous occupons pas l'une de l'autre, l'un de l'autre. Des fois, je me dis que l'occupation en temps de guerre est peut-être probablement pas mal plus sexy que l'occupation ordinaire, celle de la vie de tous les jours qui fait qu'on ne s'adonne pas aux petits plaisirs et bonheurs du quotidien, celle qui fait qu'on s'occupe à ce qui est nécessaire, supposément important et si tant primordial et vital. Aux armes! Qu'on en finisse avec cette occupation plate et sans passion, cette occupation inutile qui sent le fond de bonne morale judéo-chrétienne. SMS à I.L. «J'ai militairement envie de toi.» SMS de I.L. «Militairement?» SMS à I.L. «C'est un concept métaphysique. Je t'expliquerai. ;^) T'embrasse.» Je suis débordée. Il est débordé. Nous sommes débordés. Nos désirs débordent et demeurent inassouvis. Aux armes! Ça urge! SMS à I.L. «J'ai invasivement envie de toi.» SMS de I.L. «Autre concept métaphysique que tu m'expliqueras?» SMS à I.L. «Tu as tout compris.» Je me languis. SMS de I.L. «Week-end?» SMS à I.L. «Week-end???» SMS de I.L. «À la campagne.» SMS à I.L. «Avec qui?» SMS de I.L. «Moi.» SMS à I.L. «Seulement toi?» SMS de I.L. «Et toi.» SMS à I.L. «Voui!!!» SMS de I.L. «Je passe te prendre demain soir, à 19 h.» SMS à I.L. «!!!» SMS de I.L. «J'ai rigoureusement envie de toi.» SMS à I.L. «Je serai tienne tout le week-end.» SMS de I.L. «J'ai obstinément envie de toi.» SMS à I.L. «Ai toujours su que tu étais un homme de caractère. ;^)» SMS de I.L. «J'ai proverbialement envie de toi.» Un week-end entier seule avec I.L. Pas d'obligation sociale. Pas d'interruption. Pas de rendez-vous manqué, reporté, annulé. Juste lui et moi. Tout le week-end. Seuls. Un week-end entier. Ça m'apparaît comme un temps infini, immense, démesuré. Un week-end entier. Seuls. J'en bave d'envie. Presque littéralement. SMS de I.L. «Je suis devant ta porte. J'ai incessamment envie de toi.» Je pars à la campagne avec I.L. Je débranche tout. :-) Je suis de retour en ville. Le week-end a été merveilleux, enchanteur. Nos activités ont été simples: boire, manger, dormir, faire la sieste, lire, écouter de la musique, se promener dehors. Et baiser comme des bêtes. Partout. En maintes occasions. De longues séances amoureuses. Des petites vites coquines. Mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm. Quelquefois, je me suis baladée seule en forêt. I.L. avait du travail. La première fois que je suis revenue d'une de ces sorties en solitaire, I.L. m'a demandé où était mon téléphone portable.—Je l'ai laissé à la maison. Tu sais que je déteste les sonneries.—Dommage.Il a pris un air coquin. J'ai compris ce matin, en retrouvant le portable. SMS de I.L. lors de la ballade du vendredi soir: «J'ai tapageusement envie de toi.» «J'ai organiquement envie de toi.» «J'ai viscéralement envie de toi.» «J'ai lascivement envie de toi.» «J'ai puissamment envie de toi.» «J'ai avidement envie de toi.» «J'ai violemment envie de toi.» SMS de I.L. lors de la ballade du samedi après-midi: «J'ai notablement envie de toi.» «J'ai profondément envie de toi.» «J'ai drôlement envie de toi.» «J'ai tangiblement envie de toi.» «J'ai massivement envie de toi.» «J'ai résolument envie de toi.» «J'ai indiciblement envie de toi.» «J'ai surabondamment envie de toi.» «J'ai scandaleusement envie de toi.» «J'ai sacrément envie de toi.» «J'ai colossalement envie de toi.» SMS de I.L. lors de la ballade du dimanche matin: «J'ai rudement envie de toi.» «J'ai tumultueusement envie de toi.» «J'ai énergiquement envie de toi.» «J'ai planétairement envie de toi.» SMS de I.L.: «J'ai torrentiellement envie de toi.» Je suis occupée toute la journée. Moi, je n'ai pas apporté de travail à la campagne. Il faut que je me rattrape. Coup de fil de I.L.—J'ai impérieusement envie de toi.—Je suis charmée. Vraiment. Ça va?—Nerveux. Je prononce une conférence dans un cours, demain, et je ne suis pas certain que tout est au point.—Tu veux qu'on en discute?—Oui, c'est une bonne idée. On se voit cet après-midi?—D'accord.—Tu me rejoins à l'hôtel?—J'y serai en début d'après-midi.—J'ai furieusement envie de toi.—À plus tard!—Je t'embrasse coquinement. Il m'expose sa problématique. Je lèche sa bite. Il détaille ses hypothèses. Mes mains caressent son corps de félin, ma bouche se colle à sa peau, l'embrasse, l'aime. Il me décrit ses études de cas. Je suis assise sur lui, ma chatte glisse le long de son membre. I.L. me prend dans ses bras, fait quelques pas, me dépose sur le lit. Ses doigts dessinent des choses abstraites et enivrantes sur la peau de mon dos.—Alors, qu'est-ce que tu en dis? Je commente sa problématique, que je trouve très forte. Il écarte mes fesses et laisse sa langue filer entre la chute de mon dos et mon périnée. Je fais la liste des arguments que je trouve particulièrement convaincants. Sa langue s'occupe délicieusement de mon cul. Je propose des modifications pour les arguments que je considère au moins en partie boiteux. Il s'allonge sur moi, passe ses mains sous mon corps, me caresse. Pour l'une de ses études de cas, je l'invite à parfaire son analyse, question de rendre l'exemple plus parlant. Il plonge son vit dans mon con. Pendant que nos sexes tambourinent l'un contre l'autre, nous poursuivons la discussion. Ça me rappelle nos premiers temps ensemble. La presque entièreté de nos discussions avait lieu pendant que nous faisions l'amour. Autrement, soit nous n'étions pas l'un avec l'autre, soit nous dormions. Nous discutons encore de son travail pendant que je me rhabille. —Je dois y aller, j'enseigne ce soir.—J'ai exceptionnellement envie de toi.—Allez, à bientôt!Je pose un baiser rapide sur sa joue et je file. SMS de I.L. «J'ai vigoureusement envie de toi.» J'adore ces petits mots matinaux, ces expressions de son désir de moi. Ils éveillent en moi moult désirs, envies, souvenirs, promesses, frissons. Qui me font anticiper notre prochaine rencontre avec bonheur. On sous-estime toujours la part de plaisir qui relève de ce qu'on diffère la réalisation des désirs. Le désir, l'envie sourdent dans mon bas-ventre. Des fragments de souvenirs envahissent ma conscience. Je scénarise notre prochaine rencontre, l'emplit de toutes les délicatesses charnelles que I.L. et moi aimons partager. J'en ai la chair de poule. I.L. et moi nous voyons rapidement pour un café. J'ai du boulot, et je vais voir une performance ce soir.—Tu fais quelque chose demain soir?—Non. Tu sais, ce serait Pâques ou Noël, tout le monde m'inviterait. C'est la Saint-Valentin, personne ne veut de chaperon. J'irai voir un film. Ou deux.—Tu te joins à nous, alors?—Vous?—Nous allons mangé chez Toqué!, mon mec et moi. Une amie à lui se joint déjà à nous. Ça te dit?—Oui, avec plaisir. SMS à I.L. «Je passe te prendre à l'hôtel vers 18 heures.» SMS de I.L. «Parfait. J'ai souverainement envie de toi. Tu as un moment pour moi cet après-midi?» SMS à I.L. «Désolée, je dois bosser.» SMS de I.L. «Bon, j'irai voir un film. Ou deux. ;-)» SMS à I.L. «Oh, c'est pas un peu fini, les sarcasmes? ;-) Je t'embrasse. À ce soir.» La nourriture est excellente, le vin, sublime. Mon mec est dans une forme splendide. Sa copine est tout à fait charmante. Elle a l'esprit vif et l'humour décapant. I.L. s'en donne à cœur joie. Je me sens légère, comblée. J'ai laissé la voiture à mon mec. Et l'appartement. Nous sommes dans un taxi, en route vers l'hôtel de I.L.—Vous passez toujours votre Saint-Valentin avec d'autres gens, dis?—Nous sommes d'avis que personne ne devrait être privé de câlins et de bisous le jour de la Saint-Valentin. Ça devrait être considéré comme un crime contre l'humanité.Il sourit. Pose une main sur ma cuisse, ses lèvres sur les miennes. Je glisse mes doigts dans sa chevelure. Nos corps se pressent l'un contre l'autre. Je passe une jambe par-dessus lui, m'assois sur ses cuisses. Je tiens toujours sa nuque dans mes mains, l'embrasse toujours félinement. Ses mains baladeuses m'enivrent, me grisent, m'allument. Devant l'hôtel, le chauffeur du taxi doit nous rappeler à l'ordre. Je lui tends un billet de cinquante dollars, ne demande par la monnaie. Sur le trottoir, je tiens les pans de mon manteaux fermés, I.L. a complètement déboutonné mon chemisier. Il offre d'aller chercher une bouteille de vin au dépanneur.—Trop long. Je te veux. Maintenant, tout de suite, immédiatement.—Je ne peux que m'incliner devant tant de désir.Et il s'incline, en tenant la porte pour que j'entre dans le hall. Nous nous précipitons vers l'ascenseur. Je suis dans le hall de l'hôtel.Et je me rends compte que I.L. part dans huit jours.Huit minuscules petits jours.À peine plus d'une semaine.Ça vient de me sauter au visage. Huit jours. C'est peu. Très peu. Je deviens maussade. Grognonne. Je ne veux pas envisager son départ. Je ne veux pas songer au vide. Je ne veux pas être abandonnée. Laissée. Larguée. Mes pensées tournent en rond. I.L. s'en va dans huit jours. Mon cœur cesse de battre par intermittence. Quand j'y pense trop intensément, des larmes me montent aux yeux. Je n'arrive pas à m'enlever ces pensées de la tête. Huit minables petits jours. Huit. C'est trop peu. SMS de I.L. «J'ai bigrement envie de toi.» SMS de I.L. «J'ai rondement envie de toi.» SMS de I.L. «J'ai monstrueusement envie de toi.» SMS de I.L. «J'ai sauvagement envie de toi.» SMS de I.L. «J'ai superbement envie de toi.» SMS de I.L. «J'ai somptueusement envie de toi.» SMS de I.L. «J'ai extraordinairement envie de toi?» SMS de I.L. «J'ai éperdument envie de toi?» SMS de I.L. «J'ai sublimement envie de toi?» SMS de I.L. «J'ai terriblement envie de toi?» SMS de I.L. «Victoria???» Coup de fil de I.L.—Victoria, ça va?—Oui, oui.—Occupée?—Plutôt, oui.—J'aurai peut-être un moment, demain, on se voit?—Fais-moi signe.—D'accord. J'ai vachement envie de toi.—Au revoir.Je raccroche avant qu'il ne puisse placer un autre mot. SMS de I.L. «Mon après-midi est libre. J'ai rêveusement envie de toi.» SMS à I.L. «Désolée, je suis occupée.» Je lui en veux. En sachant très bien que je n'ai pas le droit. Je lui en veux de m'avoir séduite de nouveau. Et de m'abandonner. De partir. Je m'en veux de lui en vouloir. Je ne sais pas comment ne pas lui en vouloir. En sachant très bien que ce n'est pas sa faute. C'est la faute à personne. C'est la vie. J'emmerde la vie. Et je suis en colère. Contre lui. Parce qu'être en colère contre la vie, ce n'est pas assez concret. Je lui en veux. De s'en aller. De partir. De m'abandonner. D'être à nouveau séduite, conquise. Par son charme. Par sa voix. Par son corps de félin. Par ses mains fines aux longs doigts effilés. Je ne veux pas lui en vouloir.Je ne sais pas comment ne pas lui en vouloir. La colère me ronge, me mine, m'érode. Quand j'arrive au bureau, il m'attend devant la porte. Il a cet air coquin qui m'a toujours fait fondre. Il me prend dans ses bras, m'embrasse dans le cou. Je reste de glace. Il pose ses mains sur mes épaules, s'éloigne pour mieux me regarder.—Ça ne va pas?—Je suis débordée de travail. C'est la folie.—D'accord.Il tient ma main dans la sienne, pose un baiser délicat sur ma joue, serre ma main plus fort.—On s'appelle?—Oui, bien sûr.Il s'en va. Je me plonge dans le travail. Je lis un roman de Monique Proulx. Un de ses personnages me fait penser à I.L. Ça me saute au visage. Je suis en train de me priver des derniers moments de I.L. à Montréal. Ma colère des derniers jours m'apparaît soudain comme une erreur monumentale, un enfantillage, une puérilité. J'avais encore huit jours pour profiter de sa présence. J'en ai gâché quatre à lui en vouloir, à l'éviter, à être en colère. Bêtement. J’ai invité I.L. à faire une conférence dans mon cours. Ses travaux ne correspondent pas tout à fait à la problématique du cours, mais je m’en fous. Ça fera aux étudiantes, aux étudiants un brin de culture générale. Il sera en retard. Il m’avise pas SMS. Ajoute «J’ai irrésistiblement envie de toi.» Je passe une bonne partie du cours à simplement regarder I.L. Il porte la même veste en cuir qu’il portait quand on s’est rencontré. Il est sexy. Et charismatique. Très charismatique. Ses mots, sa voix, ses gestes charment. Hommes et femmes se laissent prendre au jeu. Quand je me retourne vers les étudiantes, les étudiants, je vois, dans leurs yeux, leur visage, le charme de I.L. en pleine action. Des sourires béants, des yeux grands ouverts, des oreilles attentives, réceptives. I.L. pourrait raconter n’importe quoi, on prendrait ses mots pour de l’or en barre. Nous allons manger un brin dans un resto pas très loin. —Alors, tu m'expliques pourquoi tu m'évites depuis quelques jours?—Je t'en veux de repartir.—Tu sais que ce n'est pas rationnel.—Je sais. Mais je t'en veux quand même. Malgré moi. Et puis je m'en veux, à moi, de ne pas profiter de tous les instants pendant lesquels tu es ici.—Toujours la même, un paradoxe sur deux pattes.—Avoue que ça te charme!—En effet, charmé, je suis. Et j'ai formidablement envie de toi.—Moi aussi, j'ai très envie de toi.—Est-ce que c'est la fin de la mise en quarantaine, alors?Plutôt que de répondre, je me penche par-dessus la table et l'embrasse. Je passe un coup de fil à mon mec, pour dire que je ne rentrerai pas ce soir. Je lui promets une soirée en amoureux pour demain. J’ai quitté l’hôtel avant qu’il ne se réveille. J’ai piqué son cuir. Je le porte encore. Je suis avec une étudiante. Je peine à me concentrer sur son texte, que je dois critiquer. L’odeur de I.L. m’enivre, me chavire, m’enchante. SMS de I.L. «J’ai savoureusement envie de toi. Et j’aimerais bien récupérer ma veste.» Rencontre avec une autre étudiante. C’est le programme de la journée. Rencontres avec les étudiantes, les étudiants. SMS à I.L. «Non. Je garde la veste. ;-)» SMS de I.L. «J’ai salement envie de toi.» L’étudiant qui est dans mon bureau reconnaît la veste. Il la regarde, me regarde, regarde de nouveau la veste, sourit moqueusement, me regarde de nouveau. Je commence ma critique. «Votre texte est prétentieux.» SMS de I.L. «J’ai torrentueusement envie de toi.» SMS de I.L. «Je passe te voir.» SMS à I.L. «Non. Suis avec étudiantes, étudiants. Pas le temps. Bisous.» SMS de I.L. «M’en fous de ta smala étudiante. Je passe te voir. J’ai douloureusement envie de toi.» Quand j’ouvre la porte à l’étudiant avec qui j’étais en rendez-vous, I.L. est accoté au mur du couloir, décontracté, coquin, plein de désirs. L’étudiant dit au revoir, s’en va, I.L. me prend par la main, m’entraîne dans mon bureau, ferme la porte, m’y accote et m’embrasse fougueusement en pressant son corps de félin contre le mien. Nous avons peu de temps. Nos mains sont efficaces, précises, rapides. La mienne sur sa bite, la sienne sur ma chatte. Intensité métallique. Le son du cognement sur la porte est étouffé, mon corps empêche la résonance du bruit. «Gabriel?» «Oui.» «Vous pouvez repasser dans une dizaine de minutes, je suis avec quelqu’un encore.» «D’acc’.» Je m’adresse à I.L. en chuchotant. «Dans dix minutes, nous devons être assis à mon bureau, moi derrière et toi devant, et avoir l’air de collègues sérieux.» Ses doigts, ses gestes se font plus efficaces, précis, rapides. Je jouis presque immédiatement. Je m’agenouille et je le prends dans ma bouche. Gabriel se pointe. I.L. se lève, s’en va. Gabriel s’installe. Dans ma bouche, la saveur du foutre de I.L. «Votre texte est délicieux.» I.L. téléphone.—Je t’invite pour un verre.—Désolée, soirée d’amoureux prévue avec mon mec.—Zut.—Demain?—Je ne sais pas encore. J’ai un horaire chargé.—Zut.—Je te rappelle demain. SMS de I.L. «J’ai radicalement envie de toi.» Je frappe à la porte de la chambre de I.L. Il ouvre.—Toi, ici, ce soir?—Moi, ici, ce soir. Tu préfères être seul?—Non, pas du tout. Je suis étonné, par contre. Ta soirée en amoureux?—Ne pose pas de question. Baise-moi. Je me réveille dans les bras de I.L. Il caresse mon corps majestueusement. Je meurs d'envie de lui.—Je dois partir bientôt, je rencontre encore des étudiantes, des étudiants, aujourd'hui.I.L. me tourne sur le ventre, pose des bisous le long de mon échine, descendant lentement vers mon postérieur. Il écarte mes fesses, glisse sa langue le long du creux qui les sépare, tourne la langue autour de mon anus, le chatouille, le cajole, l'embrasse, le suce. Sa langue se faufile à l'intérieur, aventureuse, délicieuse. Je pose une main sous mon pubis, faufile un doigt à l'intérieur de ma chatte. Je suis totalement allumée. I.L. remonte le long de mon corps, pose tout son poids sur moi, insère son membre dans mon cul. J'accueille sa bite avec beaucoup de plaisir, d'abandon. Mon bassin monte et descend, se presse contre le sien. Il jouit d'abord, reste en moi, pose une main sur mon con et me fait ensuite jouir du bout des doigts. —Allez, va rencontrer ta smala étudiante, maintenant.Je n'ai pas le temps de prendre une douche, je suis déjà en retard.Je me retarde de quelques minutes de plus, parce que j'ai trop envie de l'embrasser indéfiniment. On se croise dans un couloir de l'université. On est pressé tous les deux, mais on trouve un coin presque sombre pour s'embrasser et se caresser lubriquement. Plutôt que de trouver un restaurant où nous sustenter, nous nous faufilons entre deux bâtiments, en quête d'un espace clandestin où épancher nos désirs. I.L. passe en coup de vent dans mon bureau. J'ai à peine refermer la porte derrière lui que son sexe trouve à se faufiler dans le mien. Orgasmes instantanés. J'annule mes derniers rendez-vous de la journée pour aller le rejoindre à son hôtel. À un souper chez des amis, nous nous faufilons tous les deux, sans prendre la peine d'être vraiment discrets, vers la salle de bain. Nous en ressortons les cheveux ébouriffés, les joues roses, le coeur palpitant. Nous rentrons tôt à son hôtel avec une seule idée en tête: baiser comme des bêtes jusqu'à n'en plus pouvoir. Pendant que nous assistons à une conférence, sous la table, je prends sa bite dans ma main et la caresse avec envie. Il vient silencieusement, les seuls signes de sa jouissance s'exposent discrètement sur son visage. Après la conférence, il m'embrasse longuement, passionnément. Nous ne nous reverrons que ce soir, il a mille trucs à faire entre temps. Nous sommes à une soirée organisée en son honneur. Il y a beaucoup de monde. Trop de monde. Je sirote mon vin. M'ennuie fermement. Je n'ai pas envie de faire la conversation. J'évite les gens. J'ai envie de lui. De son corps. De son désir. De sa bouche. De ses mains. De son foutre. Je sens sa présence féline derrière moi. Tout de suite, un sourire s'installe sur mon visage. Il pose une main sur mon épaule, tendrement.—Victoria, j'ai incroyablement envie de toi. Tirons-nous d'ici.Ouf! Je suis sur le dos, un oreiller sous les fesses, les jambes collées contre mon torse, retenues par les bras de I.L., dont les mains sont sous mes épaules. Il va et vient à un rythme fou.— Victoria, j'ai très, beaucoup, fort, foutrement envie de toi. Je repose sur mon dos, mes jambes sont repliées de telle façon que mes talons touchent mes fesses. I.L. est assis en face de mon con, dans lequel il insère sa bite, serrant mes genoux entre ses bras et son torse, tenant mes bras dans ses mains pour assurer son mouvement et le mien.— J'ai vigoureusement, phénoménalement, diablement, splendidement, scrupuleusement envie de toi. I.L. est agenouillé. Mes jambes sont autour de sa taille, mes bras autour de son cou. Nous bougeons à peine, mais le plaisir est intense.— J'ai gravement, frénétiquement, joliment, immensément, voracement envie de toi. I.L. tient mes jambes bien droites vers le plafond. Ses cuisses m'enserrent, son membre me pénètre avec fougue.— J'ai atrocement, minutieusement, licencieusement envie de toi. Je suis allongée sur le côté. Une de mes jambes repose sur le lit, l'autre est accrochée à l'épaule de I.L. Il va et vient en moi en s'accrochant à mon bras, puis à mon épaule.— J'ai follement, crissement, majestueusement, horriblement, profusément envie de toi. I.L. est allongé, je m'assois sur son membre et pose mes mains sur le lit, mon ventre à quelques centimètres du sien. I.L. ajuste le mouvement de son bassin à mes va-et-vient saccadés.— J'ai bougrement, phénoménalement, extrêmement, merveilleusement envie de toi. Mes pieds sont accrochés derrière mon cou. I.L. est sur moi, en moi, jouissivement.— J'ai notoirement, infiniment, minutieusement envie de toi. I.L. soulève mes jambes et les place autour de son cou. Seules mes épaules et ma tête touchent encore le lit.— J'ai goulûment, magistralement, nuitamment envie de toi.Je jouis. I.L. glisse sa bite à l'orée de mon con, tenant mes nymphes et mes grandes lèvres entre ses doigts. Quand je le supplie de me prendre, il enfonce massivement son vit dans ma chatte.— J'ai intensément, religieusement, opiniâtrement, langoureusement, fabuleusement envie de toi. Je suis assise sur lui, de dos. En me penchant vers l'avant, j'ai une vue superbe de son postérieur, de ses couilles alléchantes.— J'ai fichtrement, affreusement, pompeusement, périlleusement envie de toi. Nous sommes sur le côté, I.L. est derrière moi. Il glisse ses jambes entre les miennes, me prend, merveilleusement. J'attrape ses pieds et les ramène vers moi, faisant de son corps un arc qui m'encercle.— J'ai outrageusement, méticuleusement, ostensiblement, onctueusement envie de toi. I.L. tient les plantes de ses pieds fermement l'une contre l'autre. Je m'assois sur lui, passe mes jambes autour de ses flancs. Il approche ses pieds de son corps, enfile son membre dans mon con, éloigne ses pieds en faisant bien attention de rester en moi, rapproche ses pieds de nouveau. Je me laisse bercer par ce mouvement subtil.— J'ai brutalement, tenacement, singulièrement, prodigieusement, copieusement envie de toi. I.L. m'installe sur ses jambes allongées. Je m'accroche après son corps. Je monte et descends le long de sa verge, aidée par ses bras qui me soutiennent.— J'ai rigoureusement, obstinément, proverbialement envie de toi. Je suis sur le ventre, un coussin sous mon bassin. I.L. est sur moi, allant et venant à un rythme lent, langoureux. J'enroule mes bras autour des siens.— J'ai incessamment, tapageusement, organiquement, viscéralement envie de toi.Je jouis. Nous sommes debout, en face l'un de l'autre, nos mains reposant sur les hanches de l'autre. J'approche mon bassin de celui de I.L., enfournant sa queue très loin dans ma chatte. Je m'éloigne, m'arrête juste avant que sa bite ne soit libre de mon con. Il donne un cou de rein majestueux et se retire presque totalement, mais pas tout à fait. Je recommence. Il recommence. C'est vachement bon.— J'ai lascivement, puissamment, avidement, violemment, notablement envie de toi. Je suis à quatre pattes, sur les avant-bras. Il me prend par derrière, en tenant mes épaules.— J'ai profondément, drôlement, tangiblement envie de toi.I.L. jouit sans éjaculer. Je suis contre le mur, mes jambes autour du bassin de I.L. Je m'accroche à son cou. Il pose les mains sur le mur. Ses mouvements sont précis, rapides, délicieux.— J'ai massivement, résolument, indiciblement, surabondamment envie de toi.I.L. jouit de nouveau. Nous sommes allongés l'un en face de l'autre, entourant chacun le corps de l'autre d'une jambe. On impose le rythme à tour de rôle.— J'ai scandaleusement, sacrément, colossalement, rudement, tumultueusement envie de toi. Je suis à quatre pattes, il soulève mes cuisses et insère sa bite majestueuse dans ma chatte. Je laisse ma tête balancer délicatement entre mes bras.— J'ai énergiquement, planétairement, torrentiellement envie de toi.Après quelques secondes, je jouis. I.L. est sur le dos. Je prends ses jambes dans mes mains, les remonte vers son torse, pose mes mains sur le lit, retenant ses jambes. Je prends un moment pour admirer son sexe dressé, puis j'enfile mon sexe autour du sien.— J'ai impérieusement, furieusement, exceptionnellement, vigoureusement envie de toi. I.L. tient ses jambes contre son corps. Je m'assois sur lui et le chevauche avec ardeur.— J'ai souverainement, bigrement, rondement, monstrueusement, sauvagement envie de toi.Je jouis de nouveau. Nous sommes assis face à face, sur le bout de nos fesses. Je passe ma cuisse gauche par-dessus sa cuisse droite, il place sa cuisse gauche par-dessus ma cuisse droite. Nos bras s'attachent les uns aux autres. Nous penchons nos corps vers l'arrière. Nos sexes se rejoignent et s'unissent voluptueusement.— J'ai superbement, somptueusement, extraordinairement, éperdument, sublimement, terriblement envie de toi.J'éjacule, ma cyprine imprègne les draps. I.L. est sur moi, en moi. Je soulève mon bassin aussi haut que je le peux. Puis je le laisse retomber. Le corps félin de I.L. colle au mien comme une deuxième peau.— J'ai vachement, rêveusement, irrésistiblement envie de toi.I.L. jouit plusieurs fois en saccade. Je tiens mes jambes contre mon corps. I.L. est en moi pendant un moment, puis il se retire, caressant sa bite contre mes cuisses. Il retourne en moi, se retire de nouveau, colle sa bite sur mes cuisses.— J'ai formidablement, savoureusement, salement, torrentueusement, douloureusement, radicalement, incroyablement envie de toi. Je suis étendue sur le dos. I.L. place mes jambes sur ses épaules. Il dirige le mouvement de mon corps en me tenant par la taille. I.L. jouit et vient en même temps. Je jouis indéfiniment. I.L. m'a décliné les adverbes de son envie dans l'ordre exact de leur énonciation originale. Sidérée, je suis. Et charmée. Très charmée.—Je peux aussi te les réciter en ordre alphabétique, ou en ordre chronologique inverse.—Ça vient avec les câlins associés?—Ça vient avec tous tes désirs réalisés. Mon envie de toi est incommensurable.Je l'attire vers moi, l'embrasse, pose ma main sur sa bite.La nuit sera orgiaque ou elle ne sera pas. J'ai refusé d'aller le reconduire à l'aéroport. Je déteste les adieux aéroportuaires. C'est froid. C'est public. Avant la sécurité, il y a toujours cette file d'attente, cette zone réservée à celles et ceux qui ont des billets. On reste aux abords du périmètre et on regarde partir celles et ceux qu'on aime. Sans pouvoir les toucher, leur parler, les embrasser, les tenir dans nos bras, sauf quand elles, ils se retrouvent près de la périphérie du périmètre. On a alors un court moment de félicité pendant lequel le contact humain est possible. Puis les voyageuses, les voyageurs qui sont derrière s'impatientent parce que celle, celui qu'on tient dans ses bras entrave leur avancée. On se sépare de nouveau, attendant le prochain passage de la personne aimée près de la périphérie du périmètre. Et on recommence, et on est déchiré de nouveau. Puis il y a ce moment pénible entre tous. La personne aimée disparaît derrière des portes coulissantes. Et on reste là, avec sa peine, son angoisse, sa détresse. D'autres nous poussent, voulant à leur tour tenir celles et ceux qu'ils aiment dans leur bras avant qu'ils ne passent les portes coulissantes et disparaissent derrière. Nous sommes restés dans les bras l'un de l'autre jusqu'à la dernière minute. La réception a dû téléphoner trois fois pour nous aviser que le taxi attendait. Il est parti. Je suis restée dans la chambre. À regarder, à mesurer le vide laissé par son départ dans cet espace anonyme, générique. Je prends avec moi les quelques signes qu'il a laissé de son passage. Une coupe à champagne dans laquelle il a bu hier. Des notes griffonnées sur le papier de l'hôtel. La robe de chambre qu'il a porté ce matin. Je rentre à la maison, le coeur lourd. Je ne sais que faire de mon corps, de ma tête. Je tente de m'occuper mais rien ne retient mon attention. Je lis trois pages et je me rends compte que je ne lis pas vraiment. Un vide. Un terrible vide. Insondable. Béant. Je discute avec mon mec. Il a son air des moments graves.—Tu sais, je n'ai jamais eu l'impression que notre relation était menacée par tes autres partenaires, ou les miennes. Sauf avec I.L.—Je sais, je suis désolée.—Tu m'aimes toujours?—Je t'aime toujours. Je ne sais comment expliquer la chose. Ma relation passée avec I.L. a pris fin à cause d'un concours de circonstances. C'était une décision rationnelle, réfléchie. J'avais mis les sentiments de côté, croyant qu'ils m'empêcheraient de prendre la bonne décision. Je crois toujours que j'ai eu raison de le faire. Mais je me demanderai constamment ce que nous serions devenus, I.L. et moi, si nous avions fait d'autres choix. Et je serai toujours en partie amoureuse de lui. J'aurai toujours envie de son corps de félin, de ses doigts effilés, de ses mains agiles, de ses mots charmants. J'écoute une chanson de Vigneault, mise en musique par Léveillée, interprétée par Bigras, qui y ajoute des mots de Desrochers. Savez-vous un peu qu'en partant ainsiSans moi loin de moi vers une autre vieLa mienne inutile cherche sa raisonQue la vie est courte que l'amour est longGarderez-vous parmi vos souvenirsLe rendez-vous où je n'ai pu venirJamais jamais vous ne saurez jamaisSi ce n'était qu'un jeu ou si je vous aimaisLes rendez-vous que l'on cesse d'attendreExistent-ils dans quelqu'autre universOù vont aussi les mots qu'on a pas pris le temps d'attendreEt l'amour inconnu que nul n'a découvertQuand on court après la fortuneOn risque de perdre l'amourJ'ai payé de mes clairs de luneDe vouloir allonger les joursAugmenter le chiffre d'affairesPour gagner quoi quelques billetsQui ne pourront jamais refaireLe hasard que je gaspillaisEn tenant vos mains près de mon visageNous avions parlé d'aller en voyageJe suis toujours là vous m'avez quittéJe pense sans cesse à vous oublierGarderez-vous parmi vos souvenirsCe rendez-vous où je n'ai pu venirJamais jamais vous ne saurez jamaisSi ce n'était qu'un jeu ou si je vous aimaisLes rendez-vous que l'on cesse d'attendreExistent-ils dans quelqu'autre universOù vont aussi les mots qu'on n'a pas pris le temps d'entendreEt l'amour inconnu que nul n'a découvertNos parts faisaient sauter la banqueC'était une question de tempsMais un rendez-vous que l'on manqueEst mille fois plus importantMême quand c'est un inconnuQui fait les cent pas quelque partCar je sais vous êtes venuEt je suis arrivé trop tardC'est bientôt septembre le temps des vents fousSi au moins le temps pouvait m'être douxSi les jours d'hiver vous sont tristes et froidsPour les réchauffer revenez vers moiReviendrez-vous par un soir de printempsAu rendez-vous quelque part dans le tempsCe rendez-vous que nous avons perduSi vous voulez encore peut nous être renduPar ma chanson, ce soir, je vous le donneEt désormais j'attendrai votre pasTout le long de mes jours puisque je sais mieux que personneQue vous n'existez pas...
InstantPortrait
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voir le texte seulement] [Victoria Welby]
du Vendredi 25 Janvier / 07h46 au Lundi 25 Février / 04h34
Vendredi 25 Janvier / 08h22 : Purolator livre une boîte chez moi ce matin. Dedans, il y a un téléphone portable.
Vendredi 25 Janvier / 09h08 : Quiconque me connaît bien ne m’offrirait jamais une telle chose. Je ne supporte pas les sonneries. D’autant plus quand elles me sonnent moi.
Vendredi 25 Janvier / 11h34 : Je préfère risquer la bouffe cramée plutôt que de mettre – et d’entendre sonner – un minuteur.
Vendredi 25 Janvier / 12h01 : L’école primaire et le secondaire, avec leurs sonneries perpétuelles pour rappeler aux élèves que c’est l’heure d’un cours, de la récré, de manger, etc., m’ont presque rendue folle. J’ai adoré le cégep et l’université en partie parce que le début et la fin des cours n’étaient pas annoncés par une cloche.
Vendredi 25 Janvier / 13h49 : Les cloches d’églises ne sont pas étrangères à mon athéisme.
Vendredi 25 Janvier / 15h41 : J’ai entraîné mon corps à se lever à des heures précises sur commande pour pouvoir me passer de réveille-matin.
Vendredi 25 Janvier / 18h38 : Quand la sonnette de ma porte d’entrée a brisé, il y a des années, je ne l’ai pas réparée. Qu’on cogne.
Vendredi 25 Janvier / 19h48 : Je déteste les sonneries, ergo, les téléphones, portables ou pas. Et me voilà affligée d’un portable.
Samedi 26 Janvier / 08h39 : C’est la sonnerie du téléphone qui me tire du lit ce matin. Ça me prend un moment avant de comprendre qu’il s’agit du portable. Je réponds, grognonne et mécontente. Et j’entends sa voix. «Tu as reçu mon cadeau, donc.» Je suis sans mot, sans voix. «Victoria?»
Samedi 26 Janvier / 09h20 : Le téléphone est un cadeau de I.L. Il arrive à Montréal dans quelques jours, restera un peu plus de trois semaines. Son horaire est chargé (le mien aussi, d’ailleurs). Le téléphone sera notre canal de communication privé et constant. «J’ai enregistré le numéro de mon portable dans la composition abrégée. Tu appelles quand tu veux.»
Samedi 26 Janvier / 11h04 : Je suis émue. Très émue. J’ai été totalement amoureuse de cet homme lorsque j’ai habité en Europe. Totalement.
Samedi 26 Janvier / 11h50 : Nous avons fait des choix rationnels. Mon avenir, c’est-à-dire ma carrière et les autres gens que j’aimais et qui m’aimaient, était à Montréal; le sien, en Europe. Je suis rentrée. Il est resté.
Samedi 26 Janvier / 13h14 : En un sens, je ne le regrette pas. Ma vie est beaucoup plus fascinante ici qu’elle ne l’aurait été là-bas.
Samedi 26 Janvier / 14h16 : Mais je regrette d’avoir dû l’abandonner, lui.
Samedi 26 Janvier / 16h05 : Il a cette qualité incroyable de m’accepter comme je suis. Intello, indépendante, sexuelle, féministe, caractérielle. Cette personnalité qui est mienne et qui effraie tant d’hommes est, pour lui, une chose à chérir, à caresser, à aimer, à embrasser, à nourrir, à désirer, voire, à cultiver.
Samedi 26 Janvier / 17h33 : Je passe la soirée avec des amies, amis. Peut-être que j’arriverai à me changer les idées. La venue de I.L. à Montréal m’obsède.
Dimanche 27 Janvier / 11h01 : I.L. arrive demain.
Dimanche 27 Janvier / 11h08 : Je ne cesse de me remémorer les moments que nous avons passés ensemble.
Dimanche 27 Janvier / 12h31 : Je suis d’abord tombée folle amoureuse de ses mains. Nous allions en campagne avec des copains, copines, dans la région d’Annecy. Je ne le connaissais pas. J’ai fait le trajet avec lui, sur sa moto. Au lieu d’admirer le paysage magnifique qui déroulait sous mes yeux, j’ai fixé mon regard sur ses longues mains aux doigts filiformes.
Dimanche 27 Janvier / 13h48 : Quand nous sommes arrivés, j’ai eu toute la misère du monde à me décider à décoller mon corps du sien. Il m’a jeté un regard amusé dans le rétroviseur. Je crois que j’ai rougi. Il a descendu de la moto, pointé le doigt vers le ruisseau. «Je serai par là».
Dimanche 27 Janvier / 14h11 : I.L. a planté sa tente très loin des autres. J’ai socialisé un moment avec les potes, mais, très vite, je suis allée le rejoindre. Il était étendu sur le sol, derrière sa tente, sa veste en cuir roulée sous sa tête, un bouquin à la main. Je me suis assise à côté de lui. Il a posé sa main sur ma cuisse. La fermeté délicate de son toucher, son audace discrète, son intensité subtile m’ont irrémédiablement séduite.
Dimanche 27 Janvier / 14h26 : Insatiables, nous avons baisé jusque tard dans la nuit. Je suis tombée amoureuse de son corps agile de félin. Puis il m’a fait découvrir Wong Kar-wai, en me décrivant en détail de nombreuses scènes de ses films. Je lui ai fait connaître Kathy Acker, en citant de mémoire certains passages qui m’avaient marquée.
Dimanche 27 Janvier / 15h22 : Après, nous avons appris à nous connaître lentement, entre de longues séances de baises tumultueuses, torrides, presque menaçantes d’extase. L’urgence du désir incarné primait sur tout le reste.
Dimanche 27 Janvier / 17h41 : Je partageais un appart avec deux colocataires rue Remparts d’Ainay. Notre logis miteux et froid faisait tâche dans ce quartier distingué de la presqu’île, mais nous y étions bien. Dès que I.L. avait un moment, il venait m’y rejoindre, à toute heure du jour ou de la nuit. Si je n’y étais pas, Y., avec qui je m’entendais très bien, le laissait entrer, mais S. s’obstinait à lui dire de revenir quand j’y serais.
Dimanche 27 Janvier / 18h56 : Une fois, en rentrant d’une soirée, j’ai trouvé I.L. pelotonné et endormi dans l’escalier. Y. n’était pas là, S. l’avait laissé sur le palier, à son habitude, mais I.L. voulait absolument dormir dans mes bras.
Dimanche 27 Janvier / 21h03 : À Londres, nous avons atteri chez Cecconi’s parce que le Time Out London y annonçait des «orgasmically rich puddings» et précisait que les desserts étaient «deadly good». En voyant le menu, nous avons vite compris que nous n’avions pas les moyens de nous offrir un repas complet. Quand nous avons réclamé le fameux pudding au serveur, il a haussé les épaules. Aucun «pudding» ne figurait au menu. Nous avons opté pour tous les desserts, nous disant que, entre le zabaglione et le tiramisu, on trouverait sûrement ce qui méritait d’être qualifié d’orgasmique et de bon à en mourir. Nous avons passé la nuit entière à marcher dans la ville tellement nous étions grisés de sucre.
Lundi 28 Janvier / 08h47 : I.L. arrive aujourd’hui.
Lundi 28 Janvier / 08h52 : J’irai le chercher à l’aéroport.
Lundi 28 Janvier / 11h19 : Il m’envoie un SMS avant de prendre l’avion. «J’ai déjà très envie de toi.»
Lundi 28 Janvier / 17h43 : Je suis à l’aéroport. SMS de I.L. «J’attends pour passer la douane. J’ai beaucoup envie de toi.»
Lundi 28 Janvier / 17h59 : Il est devant moi. Il sourit. Je fige. Je ne sais que faire. Je ne sais plus comment être en relation avec lui, que je n’ai pas vu depuis des années.
Lundi 28 Janvier / 17h59 : Lui, de toute évidence, sait.
Lundi 28 Janvier / 18h00 : Il me prend dans ses bras. Je relaxe un peu. Il m’embrasse. Longuement.
Lundi 28 Janvier / 18h05 : Il pose sa bouche près de mon oreille, chuchote. «J’ai fort envie de toi.»
Lundi 28 Janvier / 18h05 : Je le prends par la main, il attrape sa valise, je l’entraîne vers le stationnement.
Lundi 28 Janvier / 18h20 : Dans la voiture, nous ne parlons presque pas.
Lundi 28 Janvier / 18h23 : Des banalités.
Lundi 28 Janvier / 18h26 : La température.
Lundi 28 Janvier / 18h29 : Son voyage.
Lundi 28 Janvier / 18h32 : La raison de son séjour.
Lundi 28 Janvier / 18h35 : Nous nous taisons.
Lundi 28 Janvier / 18h38 : Il sourit, pose sa main sur ma cuisse.
Lundi 28 Janvier / 18h39 : Je souris, me détends un peu.
Lundi 28 Janvier / 18h43 : La fermeté délicate de son toucher.
Lundi 28 Janvier / 18h44 : Son audace discrète.
Lundi 28 Janvier / 18h45 : Son intensité subtile.
Lundi 28 Janvier / 18h57 : J’arrête la voiture devant la porte de son hôtel. Il me regarde avec une infinité de désir dans les yeux. «Tu viens?» Je réponds que je vais trouver un stationnement et que je le rejoins à la réception.
Lundi 28 Janvier / 19h05 : Dans l’ascenseur, j’essaie de comprendre mon émotion. J’ai envie de cet homme. De son corps. De ses mots. Pourtant, j’hésite devant l’intimité. Je ne sais plus comment être avec lui.
Lundi 28 Janvier / 19h07 : Dans la chambre, il pose sa valise, ne la défait pas.
Lundi 28 Janvier / 19h08 : Il me regarde. «Ça va?» «C’est étrange. Que tu sois ici. À Montréal. Avec moi. Après toutes ces années. Surréel.» Il sourit de nouveau. «Laisse-moi faire. Ça va passer.» Avec un clin d’œil charmant.
Lundi 28 Janvier / 19h08 : Il enlève mon manteau, mon foulard, ma tuque, mes mitaines. Les laisse tomber sur le sol.
Lundi 28 Janvier / 19h10 : Il enlève son manteau. Le laisse choir au sol à côté de mes vêtements.
Lundi 28 Janvier / 19h11 : Il m’embrasse. Tendrement.
Lundi 28 Janvier / 19h12 : Il enlève son chandail, sa chemise.
Lundi 28 Janvier / 19h12 : M’embrasse encore.
Lundi 28 Janvier / 19h14 : Il pose mes mains sur son torse.
Lundi 28 Janvier / 19h14 : Il est beau.
Lundi 28 Janvier / 19h15 : Je ferme les yeux pour mieux sentir son corps sous mes paumes. Lentement, je me mets à explorer, à caresser son torse, ses flancs, son dos.
Lundi 28 Janvier / 19h19 : Il pose ses mains sur les miennes, interrompt mes gestes.
Lundi 28 Janvier / 19h20 : Enlève mon chandail.
Lundi 28 Janvier / 19h20 : Colle son torse contre le mien.
Lundi 28 Janvier / 19h20 : Glisse ses doigts le long de ma colonne vertébrale.
Lundi 28 Janvier / 19h23 : Il s’agenouille devant moi.
Lundi 28 Janvier / 19h23 : De la main, il m’invite à soulever une jambe.
Lundi 28 Janvier / 19h24 : Il enlève ma botte, mon bas.
Lundi 28 Janvier / 19h24 : Pose un baiser sur mon pied.
Lundi 28 Janvier / 19h24 : Pose mon pied par terre.
Lundi 28 Janvier / 19h25 : M’invite à soulever mon autre jambe, pour enlever mon autre botte, mon autre bas, sans oublier de poser un baiser sur mon autre pied.
Lundi 28 Janvier / 19h27 : Il s’assoit par terre. Enlève ses propres bottes et bas.
Lundi 28 Janvier / 19h28 : Il s’agenouille, défait les boutons de mon jean. Baisse mon jean et ma culotte jusqu’à mes cuisses.
Lundi 28 Janvier / 19h29 : Il pose son front sur mon mont de Vénus, ses mains sur mes hanches. Embrasse délicatement, amoureusement mon pubis.
Lundi 28 Janvier / 19h32 : Il me pousse vers le fauteuil.
Lundi 28 Janvier / 19h32 : Je m’y assois.
Lundi 28 Janvier / 19h33 : Il enlève mon jean, ma culotte. Caresse mes cuisses.
Lundi 28 Janvier / 19h35 : Il pose sa langue, ses lèvres, sur une de mes cuisses.
Lundi 28 Janvier / 19h35 : Il se dirige lentement vers mon entrejambe, prend son temps.
Lundi 28 Janvier / 19h36 : Frissons. Anticipation. Désir.
Lundi 28 Janvier / 19h38 : Il pose sa bouche sur mon clitoris, le lèche délicatement.
Lundi 28 Janvier / 19h42 : Il embrasse mes grandes lèvres, mes nymphes.
Lundi 28 Janvier / 19h46 : Il chatouille, du bout du nez, mon clitoris.
Lundi 28 Janvier / 19h46 : Mes orteils se recroquevillent. Mes doigts s’enfoncent dans les bras du fauteuil.
Lundi 28 Janvier / 19h47 : Sa bouche parcourt ma chatte, sa langue s’insère dans mon con, ressort, arpente le territoire, revient, caresse, chatouille.
Lundi 28 Janvier / 19h53 : Mon souffle est court, haletant, pantelant.
Lundi 28 Janvier / 19h59 : Il arrête tout. Me regarde. «J’ai foutrement envie de toi.» «Oui. Moi aussi. Foutrement.»
Lundi 28 Janvier / 20h00 : Il se relève.
Lundi 28 Janvier / 20h00 : Je défait sa braguette, enlève son pantalon.
Lundi 28 Janvier / 20h01 : Je le pousse vers le lit.
Lundi 28 Janvier / 20h01 : Il s’étend. Sa bite, bandée, est majestueuse, grandiose, belle.
Lundi 28 Janvier / 20h02 : J’écarte ses jambes, m’installe entre elles.
Lundi 28 Janvier / 20h03 : Je prends ses couilles dans mes mains, les cajole, les caresse.
Lundi 28 Janvier / 20h07 : Je prends son membre dans ma bouche.
Lundi 28 Janvier / 20h08 : Je glisse la langue autour de son gland, le long de sa hampe.
Lundi 28 Janvier / 20h16 : Il pose ses mains sur ma tête, qu’il relève vers lui. «J’ai vigoureusement envie de toi.»
Lundi 28 Janvier / 20h17 : Je laisse sa bite à elle-même, lèche mes lèvres. «Oui, je sais.»
Lundi 28 Janvier / 20h17 : Je pose mes lèvres dans le pli de son aine.
Lundi 28 Janvier / 20h17 : Remonte un peu vers son ventre.
Lundi 28 Janvier / 20h18 : Je glisse mon corps de long du sien, jusqu’à ce que nos visages soient à la même hauteur.
Lundi 28 Janvier / 20h18 : Je glisse la main entre nos bassins.
Lundi 28 Janvier / 20h19 : Je prends sa verge, l’introduit dans ma chatte.
Lundi 28 Janvier / 20h22 : J’enroule mes jambes autour des siennes.
Lundi 28 Janvier / 20h22 : Je ne veux pas qu’il y ait, entre nos corps, d’espace, de vide, de creux.
Lundi 28 Janvier / 20h27 : Je mets mes mains dans les siennes. Il les serre très fort.
Lundi 28 Janvier / 20h32 : Le mouvement de mon corps est subtil, mais très présent.
Lundi 28 Janvier / 20h37 : À chaque roulement de bassin, je sens le bout de sa bite au creux de ma chatte.
Lundi 28 Janvier / 20h43 : Je le sens sur le point de jouir. J’arrête tout. Je l’embrasse, serre ses mains dans les miennes.
Lundi 28 Janvier / 20h46 : C’est lui qui reprend le mouvement, toujours aussi subtil.
Lundi 28 Janvier / 20h53 : Je jouis.
Lundi 28 Janvier / 20h53 : Il garde le rythme.
Lundi 28 Janvier / 20h54 : C’est drôlement bon.
Lundi 28 Janvier / 20h59 : Quand il est encore sur le point de jouir, il s’arrête.
Lundi 28 Janvier / 20h59 : Je laisse passer un moment.
Lundi 28 Janvier / 21h01 : Puis je reprends le mouvement.
Lundi 28 Janvier / 21h07 : Je jouis de nouveau.
Lundi 28 Janvier / 21h12 : Et encore.
Lundi 28 Janvier / 21h17 : Puis il jouit, lui aussi.
Lundi 28 Janvier / 21h19 : Nous restons là, enchaînés, cloués, soudés.
Lundi 28 Janvier / 21h23 : Je pose les mains sur le matelas et commence à me relever.
Lundi 28 Janvier / 21h24 : Il m’arrête. «Reste. S’il te plaît.»
Lundi 28 Janvier / 21h24 : Je recolle mon corps contre le sien. Il reprend mes mains dans les siennes.
Lundi 28 Janvier / 21h25 : Nous restons là, silencieux, à déguster le temps qui passe, la présence de l’autre, les relents du plaisir.
Mardi 29 Janvier / 09h47 : Je n’ai presque pas dormi de la nuit.
Mardi 29 Janvier / 10h17 : SMS de I.L. «J’ai phénoménalement envie de toi.»
Mardi 29 Janvier / 11h07 : Je dois encore me préparer pour le cours que je donne ce soir.
Mardi 29 Janvier / 11h09 : Pas envie.
Mardi 29 Janvier / 11h11 : Juste envie de lui parler, de le voir, de lui faire l’amour.
Mardi 29 Janvier / 11h29 : SMS de I.L. «J’ai diablement envie de toi.»
Mardi 29 Janvier / 11h42 : Il est occupé toute la journée.
Mardi 29 Janvier / 11h43 : Et toute la soirée.
Mardi 29 Janvier / 11h46 : Je me languis.
Mardi 29 Janvier / 12h15 : SMS de I.L. «J’ai splendidement envie de toi.»
Mardi 29 Janvier / 13h37 : Il a su me reconquérir. Par là où il m’avait conquise la première fois.
Mardi 29 Janvier / 14h25 : Quand nos corps se rencontrent, j’oublie que le reste du monde existe.
Mardi 29 Janvier / 14h26 : Que je suis une femme timide, réservée.
Mardi 29 Janvier / 17h05 : SMS de I.L. «Finalement, j'ai un moment ce soir. Je te rejoins après ton cours. J'ai scrupuleusement envie de toi.»
Mardi 29 Janvier / 17h06 : Je trépigne, j’impatiente. Je veux que mon cours soit terminé déjà.
Mardi 29 Janvier / 21h56 : Je traîne dans le café où on s'est donné rendez-vous. I.L. est en retard.
Mardi 29 Janvier / 22h11 : SMS de I.L. «J'ai un empêchement, je ne peux pas venir. On déjeune ensemble demain matin? J'ai gravement envie de toi.»
Mardi 29 Janvier / 22h12 : Déception amère.
Mardi 29 Janvier / 22h13 : SMS à I.L. «Sale bête. Je t'en voudrai éternellement pendant au moins vingt-quatre heures. Va pour le déjeuner. Je te rejoins à ton hôtel à huit heures.»
Mercredi 30 Janvier / 07h51 : Je me pointe à son hôtel. Il m'attend à une table du restaurant. Avant même que je ne m'assois, il me dit qu'un journaliste viendra pour le rencontrer dans une heure.
—On laisse tomber le déjeuner, alors?
—Victoria, ça nous laisse quand même une heure...
—Justement, je préfère avoir une heure de câlins et de bisous.
Nous montons à sa chambre.
Mercredi 30 Janvier / 09h45 : Nous avons quand même réussi à échanger quelques mots, entre les caresses et les baisers. «Il y a quelqu’un dans ma vie maintenant.» A-t-il annoncé. «Moi aussi.» Ai-je dit. «Toujours amatrice de relations ouvertes?» A-t-il demandé. «C’est ce qui me réussit le mieux.» Que j'ai répondu. «Alors, cette femme qui a su gagner tes faveurs, elle est comment?» Ai-je ajouté. «Si j’avais voulu parler d’une femme, j’aurais dit “quelqu’une”.» A-t-il répliqué. J'ai souri. Et ajouté. «Parle-moi de lui.» Son récit a été interrompu par la sonnerie du téléphone. Le journaliste l'attendait à la réception. Foutues sonneries.
Mercredi 30 Janvier / 13h12 : SMS de I.L. «J'ai frénétiquement envie de toi.»
Mercredi 30 Janvier / 13h12 : Moi aussi, j'ai envie de lui.
Mercredi 30 Janvier / 13h46 : Maintenant que les premiers moments inconfortables et maladroits sont passés, j'ai l'impression que nous ne nous sommes jamais quittés.
Mercredi 30 Janvier / 16h44 : SMS de I.L. «J'ai joliment envie de toi.»
Mercredi 30 Janvier / 19h26 : Je l'appelle. C'est le répondeur. Je laisse un message. Disant que j'aimerais le voir demain soir. Un cinéma, peut-être?
Mercredi 30 Janvier / 20h37 : SMS de I.L. «Oui pour le cinéma. J'ai immensément envie de toi. À demain.»
Jeudi 31 Janvier / 10h13 : Le désir est une chose intrigante.
Jeudi 31 Janvier / 10h35 : SMS de I.L. «J'ai voracement envie de toi.»
Jeudi 31 Janvier / 10h48 : Des années que je ne l'ai pas vu. Que nous ne sommes plus appelés, écrits.
Jeudi 31 Janvier / 11h20 : Je ne l'ai jamais oublié.
Jeudi 31 Janvier / 13h23 : SMS de I.L. «J'ai atrocement envie de toi.»
Jeudi 31 Janvier / 14h01 : Son souvenir s'est tapi dans le fond de ma mémoire. En retrait. Loin. Presque inatteignable.
Jeudi 31 Janvier / 14h07 : SMS de I.L. «J'ai minutieusement envie de toi.»
Jeudi 31 Janvier / 14h57 : Sa présence, maintenant, ici, ravive les souvenirs, les fait remonter à la surface, étincelants, vifs, affûtés.
Jeudi 31 Janvier / 15h51 : Comme si les mois, les jours, les heures n'avaient pas existés. Une brèche dans le temps.
Jeudi 31 Janvier / 16h38 : SMS de I.L. «J'ai licencieusement envie de toi.»
Jeudi 31 Janvier / 16h50 : SMS de I.L. «J'ai follement envie de toi.»
Jeudi 31 Janvier / 17h30 : Je pars pour le cinéma.
Jeudi 31 Janvier / 20h30 : Nous avons regardé le film main dans la main, collés l'un à l'autre. Comme un jeune couple engoué.
Je l'ai reconduit à son hôtel. Il m'a invitée, mais j'ai refusé. D'abord, mon mec m'attendait. Ensuite, j'avais envie de savourer mon désir de lui sans l'assouvir, sans le satisfaire. Nous nous sommes embrassés longuement, passionnément. Nos mains ont parcouru nos corps par-dessus nos vêtements, puis dessous. La tension était à son apogée.
—Victoria, j'ai crissement envie de toi. Viens avec moi, s'il te plaît?
—Même les québécismes n'auront pas raison de moi. Je rentre à la maison.
J'ai posé un baiser sur sa joue, me suis penchée par-dessus lui et ai ouvert sa portière.
—Bonne nuit, I.L.
—Garce. J'ai majestueusement envie de toi.
—Tst, les insultes ne te mèneront nulle part, pas plus que les québécismes.
Vendredi 1 Février / 09h24 : Atelier de formation, jourd'hui.
I.L. s'est aussi inscrit.
Je crois que c'est une excuse pour se défiler de ses obligations. Et pour passer plus de temps avec moi. :-)
Vendredi 1 Février / 09h50 : Nous sommes toutes et tous devant nos écrans respectifs, à bosser sur nos exercices.
Vendredi 1 Février / 10h21 : Message instantané de I.L. sur iChat. «J'ai horriblement envie de toi.»
Ça me déconcentre un tantinet, mais je persiste dans mon application.
Vendredi 1 Février / 10h46 : Message instantané de I.L. sur iChat: «J'ai profusément envie de toi.»
Je persiste.
Vendredi 1 Février / 11h14 : Message instantané de I.L. sur iChat: «J'ai bougrement envie de toi.»
J'abondonne l'exercice un moment, fouille dans ma collection de photos numériques, trouve, après une éternité, celle que je cherchais. I.L. m'avait prise en photo. Je suis agenouillée, un doigt descend le long de mon torse, mon autre main est posée sur ma chatte, mes yeux sont fermés, ma bouche est ouverte. De toute évidence, je m'offre du bon temps. Cette photo date du début de notre relation, quand nous apprenions encore à nous découvrir. Je la lui envoie par iChat.
Il rougit. Comme un gamin pris la main dans la boîte de biscuits. Il est drôlement mignon.
Vendredi 1 Février / 11h22 : Plus moyen de nous concentrer ni l'un ni l'autre.
Vendredi 1 Février / 11h45 : Message instantané de I.L. sur iChat: «J'ai phénoménalement envie de toi.»
Je réponds par un sourire taquin.
Vendredi 1 Février / 12h02 : L'instructeur annonce une pause pour le lunch. Je m'empare de la clef des toilettes et de la main de I.L.
Vendredi 1 Février / 12h05 : Nous nous enfermons dans la salle des toilettes. I.L. bande comme un porc. Ma culotte est trempée de cyprine, mes nymphes gonflées d'envie, de désir. Je défais sa braguette, baisse son pantalon et l'assois sur la toilette. J'enlève ma culotte, remonte ma jupe, et m'assois sur lui. Sa bite tendue vibre contre mon con. Je joue du bassin tranquillement, enduis son membre de cyprine. I.L. n'en peut plus. Il faufile son vit dans ma chatte, agrippe mes hanches, impose le rythme. C'est bon. Vachement bon.
Vendredi 1 Février / 12h33 : Je me relève, renfile ma culotte, baisse ma jupe, me retourne, pose la main sur la poignée. I.L. se colle contre mon dos. Je sens son érection majestueuse. «J'ai extrêmement envie de toi.» Dit-il. En relevant ma jupe, baissant ma culotte, embrassant ma nuque. Je passe la main entre mes cuisses, attrape son membre, le dirige vers ma fente. I.L. plaque mon corps contre la porte, le sien contre le mien. Entre en moi très lentement. Va et vient tout aussi lentement. Mon orgasme sourd du fond de mon corps, lent mais intense, subtil mais profond. Mon plaisir s'énonce en un long feulement. I.L. jouit en mordillant mon oreille.
Vendredi 1 Février / 13h04 : Nous reprenons l'atelier.
Vendredi 1 Février / 13h20 : Message instantané de I.L. sur iChat: «J'ai merveilleusement envie de toi.»
Vendredi 1 Février / 13h20 : Message instantané à I.L. sur iChat: «On se retrouve à la pause-café.»
Vendredi 1 Février / 20h26 : Je suis seule à la maison ce soir. Mon mec passe la soirée avec sa bande de potes. I.L. est occupé. J'ai envie de baiser. Je me caresse, mais ça ne va pas. Je ne cesse de penser à I.L. Mes mains, mes doigts, ne me contentent pas. J'ai envie des siens. De son corps. De sa bouche. De ses mots. De son désir.
Vendredi 1 Février / 20h32 : Je m'offre un roman de Mordecai Richler pour me changer les idées.
Samedi 2 Février / 08h44 : SMS de I.L. «J'ai notoirement envie de toi. Tu seras chez Émile ce soir?»
Samedi 2 Février / 09h01 : SMS à I.L. «Oui, j'y serai, avec mon mec.»
Samedi 2 Février / 09h19 : SMS de I.L. «Ça me fera plaisir de le rencontrer. J'ai infiniment envie de toi.»
Samedi 2 Février / 09h21 : SMS à I.L. «:^P Ç»
Samedi 2 Février / 09h44 : SMS de I.L. «?»
Samedi 2 Février / 09h58 : SMS à I.L. «Bisou à l'oreille.»
Samedi 2 Février / 10h03 : SMS de I.L. «!»
Samedi 2 Février / 10h09 : SMS à I.L. «B==D d^:»
Samedi 2 Février / 10h19 : SMS de I.L. «Coquine. J'ai minutieusement envie de toi.»
Samedi 2 Février / 10h51 : SMS à I.L. «Je dois travailler. À plus tard!»
Samedi 2 Février / 21h02 : Il y a foule chez Émile. I.L. et moi nous sommes croisés, frôlés, effleurés à maintes reprises, sans avoir vraiment le temps de discuter, de rester un peu ensemble. Il y a deux heures de cela, je lui ai présenté mon mec. Je crois qu'ils ont discuté un bon moment, mais j'ai été prise dans une autre conversation avec des collègues. Il y a une heure de cela je suis allée à la cuisine pour reprendre du vin. I.L. est entré quelques secondes après moi, a passé ses bras autour de moi, a chuchoté à mon oreille «J'ai goulûment envie de toi.» J'ai posé ma tête sur son épaule en guise d'acquiescement. Il a plongé sa main de mon pantalon et m'a fait jouir en quelques minutes. I.L. venait tout juste de retirer sa main quand Émile est arrivé à la cuisine, gaillard.
Samedi 2 Février / 21h04 : Maintenant, mon mec pose une main tendre sur ma hanche.
—J'ai une envie monstre de toi.
—Partons.
—Sans dire au revoir?
—Sans dire au revoir.
Nous nous faufilons dans la foule, discrets, pressés par l'urgence du désir.
Dimanche 3 Février / 06h25 : SMS de I.L. «J'ai magistralement envie de toi.»
Dimanche 3 Février / 06h35 : Son SMS m'a réveillée. Je jette un coup d'oeil du côté du cadran. Il est tôt. Très tôt. Mon mec dors paisiblement à côté de moi. Je vais dans mon bureau pour passer un coup de fil à I.L.
—Tu es drôlement matinal, dis donc.
—Je viens juste de rentrer de chez Émile. J'ai eu nuitamment envie de toi.
—Tu es impossible.
—Je sais. C'est mon côté charmant.
J'entends son sourire narquois.
—I.L., je retourne me coucher. J'ai une grosse journée devant moi.
—Je rêverai à toi.
—Je t'embrasse. À bientôt.
—J'ai intensément envie de toi. Au revoir.
Dimanche 3 Février / 10h24 : Nous n'avons pas le temps de nous voir aujourd'hui. Je prépare une conférence. Il a du sommeil à récupérer, et des choses à faire.
Dimanche 3 Février / 10h29 : Je n’arrive pas à me concentrer.
Dimanche 3 Février / 10h37 : Je pense à lui.
Dimanche 3 Février / 10h44 : Mon corps pense à lui.
Dimanche 3 Février / 10h49 : Mon corps a besoin de lui.
Dimanche 3 Février / 10h53 : De son corps de félin.
Dimanche 3 Février / 11h02 : De sa présence enivrante.
Dimanche 3 Février / 11h07 : Mon corps anticipe notre prochaine rencontre, notre prochain rendez-vous.
Dimanche 3 Février / 11h11 : SMS à I.L. «Je pense à toi. Ce ne sont pas des pensées chastes.»
Dimanche 3 Février / 11h21 : SMS de I.L. «J'ai religeusement envie de toi.»
Dimanche 3 Février / 14h01 : Mon rapport à lui s’est transformé.
Dimanche 3 Février / 14h07 : En Europe, je faisais un postdoc. Je n’avais pas beaucoup de temps libre.
Dimanche 3 Février / 14h39 : Il faisait des pieds et des mains pour me rejoindre dès que c’était possible.
Dimanche 3 Février / 15h25 : Je m’ennuyais moins de lui qu’il ne s’ennuyait de moi quand nous n’étions pas ensemble.
Dimanche 3 Février / 15h33 : Peut-être parce que j’étais occupée à me préparer une carrière universitaire.
Dimanche 3 Février / 16h14 : Ici, maintenant, je pense constamment à lui.
Dimanche 3 Février / 16h27 : Il me manque.
Dimanche 3 Février / 16h43 : Chaque instant sans lui est un instant pénible, long, presque douloureux.
Dimanche 3 Février / 18h02 : Je crois que je serais presque prête à tout laisser tomber pour être avec lui. Presque.
Dimanche 3 Février / 18h26 : Je sais que notre temps est compté.
Dimanche 3 Février / 19h01 : Il retournera en Europe dans quelques semaines.
Dimanche 3 Février / 19h35 : Je ne veux pas compter les semaines, les jours, les heures, les minutes.
Dimanche 3 Février / 20h46 : C’est une torture.
Dimanche 3 Février / 20h52 : SMS de I.L. «J'ai opiniâtrement envie de toi.»
Lundi 4 Février / 08h57 : SMS de I.L. «J'ai langoureusement envie de toi.»
Lundi 4 Février / 09h10 : Je peine à me concentrer.
Lundi 4 Février / 10h34 : Je l'appelle.
—On se voit ce midi?
—Avec plaisir.
Lundi 4 Février / 11h10 : SMS de I.L. «J'ai fabuleusement envie de toi. Malheureusement, je dois annuler pour ce midi. J'ai une réunion de dernière minute avec des collègues.»
Lundi 4 Février / 11h11 : Je suis déçue.
Lundi 4 Février / 11h13 : Je me plonge dans le travail, mais ma tête est ailleurs. Avec lui.
Lundi 4 Février / 16h51 : SMS de I.L. «J'ai fichtrement envie de toi. J'ai un moment, je passe te voir?»
Lundi 4 Février / 16h54 : SMS à I.L. «Voui!!!»
Lundi 4 Février / 18h11 : Nous nous baladons sur le mont Royal, bras dessus, bras dessous. Alors que le froid commence à se faire plus intense, je propose qu'on aille à son hôtel.
—Victoria, je suis désolée, j'ai rendez-vous pour une entrevue radiophonique dans une demi-heure.
La ballade était mon idée, je croyais que nous avions toute la soirée devant nous. Je ronge mon frein. Mon corps a besoin de son corps. Ça urge.
Lundi 4 Février / 18h13 : Je pose une main sur le bras de I.L. pour qu'il s'arrête. Je le regarde intensément pendant un moment. Je m'approche de lui et l'embrasse fougueusement. J'enlève mes mitaines, défait son manteau, sa braguette, caresse son corps sous ses vêtements.
—Oulà, mains froides!
Je sais, je sens la chair de poule qui envahit sa peau.
—T'inquiète, elles vont vite se réchauffer...
I.L. défait mon manteau, déboutonne mon pantalon, le baisse jusqu'à mes cuisses. J'ai sa bite entre les mains. Je me colle à lui, pose son membre à l'orée de mon vagin. D'un coup de hanche, il est en moi. Je hurle de plaisir.
Lundi 4 Février / 18h46 : I.L. a couru jusqu'au pied de la montagne pour attraper un taxi et tenter de ne pas être trop en retard pour son entrevue. Je descends tranquillement le chemin Olmstead, les pommettes probablement très rouges, un sourire de satisfaction accroché aux lèvres.
Mardi 5 Février / 09h35 : SMS de I.L. «J'ai affreusement envie de toi.»
Mardi 5 Février / 09h44 : J'ai affreusement envie de lui. Mais je dois préparer mon cours pour ce soir. Je le verrai après.
Mardi 5 Février / 11h14 : SMS de I.L. «J'ai pompeusement envie de toi.»
Mardi 5 Février / 11h17 : Diantre, il faut que je me concentre.
Mardi 5 Février / 12h29 : SMS de I.L. «J'ai périlleusement envie de toi.»
Mardi 5 Février / 15h41 : Bon, je m'arrête un moment pour m'offrir une séance de câlins en solo, en imaginant I.L. J'arriverai peut-être à mieux me concentrer par la suite.
Mardi 5 Février / 16h15 : Coup de fil de I.L., pour m'annoncer que nous ne nous verrons pas ce soir, finalement. Des amis l'invitent pour une virée impromptue à Québec. Il ne peut refuser sans créer d'incident diplomatique, semble-t-il.
Mardi 5 Février / 16h17 : Je hais la diplomatie.
C'est contre-productif, point de vue plaisir.
Mardi 5 Février / 16h18 : I.L. termine l'appel en me disant qu'il a outrageusement envie de moi.
Mardi 5 Février / 16h26 : Je n'arrive plus du tout à me concentrer.
Je ne suis que désir frustré.
Mercredi 6 Février / 09h45 : Je prononce une conférence ce matin. I.L. se pointe, en retard. Il s'assoit là où je peux très bien le voir, me sourit radieusement. Il sort son téléphone portable et pianote sur le clavier. Quand il cesse, mon téléphone à moi se met immédiatement à vibrer dans ma poche. I.L. m'envoie un clin d'oeil. Je suis un tantinet déconcentrée, mais je poursuis.
Mercredi 6 Février / 11h09 : Après ma conférence, I.L. vient me faire la bise et s'esquive, devant participer à d'autres activités du colloque. Je lis les multiples SMS qu'il m'a envoyés pendant que je présentais ma conférence. «J'ai méticuleusement envie de toi.» «J'ai ostensiblement envie de toi.» «J'ai onctueusement envie de toi.» «J'ai brutalement envie de toi.» «J'ai tenacement envie de toi.» «J'ai singulièrement envie de toi.»
Mercredi 6 Février / 15h40 : J'assiste à la conférence de I.L. Je suis à l'arrière de la salle. Quand I.L. me regarde, je lui explique, en gestes, tout ce que j'ai envie de faire à son corps. Une ou deux fois, il perd le fil de son discours, mais se reprend plutôt bien. Mes gestes deviennent de plus en plus explicites.
Mercredi 6 Février / 16h39 : Après sa conférence, plusieurs personnes l'encerclent, le bombardent de commentaires, de questions. Il lève les yeux vers moi. Je pose un bisou sur le bout de mes doigts et le souffle dans sa direction. Mes lèvres prononcent des mots muets: «Ça va être ta fête ce soir.» Sourires entendus.
Mercredi 6 Février / 19h24 : Je cogne à la porte de sa chambre. Il ouvre. M'embrasse.
—On sort?
—Non.
—Ah bon?
—Oui, ah bon. Je t'ai promis une fête, je suis là pour te la faire, ta fête. Et tu vas aimer.
—Raconte.
—Nous prenons un bain ensemble. Je prends soin de chaque parcelle de ton corps, de ta peau. Nous sortons du bain. Je te sèche délicatement. Je te couvre de bisous. Je t'installe bien confortablement sur le lit. Je masse ton corps de félin jusqu'à ce que chaque muscle soit complètement détendu. Je prends la base de ta bite dans une main, le bout dans ma bouche, je te suce et te caresse en même temps. Un doigt caresse ton anus, jusqu'à ce que ce dernier l'invite à entrer. Je te suce, te caresse de l'extérieur et de l'intérieur. Aussi longtemps que tu voudras. Puis je t'enjambe, prends ta bite dans ma chatte. Je frotte nos sexes subtilement l'un contre l'autre. Mes mains caressent ton torse, tes flancs, tes hanches, ton visage. Ma chatte se contracte autour de ton vit, l'enserre, l'aspire. Jusqu'à ce que tu jouisses. Tu me laisses entrer?
—Victoria, j'ai prodigieusement envie de toi. Entre.
Jeudi 7 Février / 08h39 : SMS de I.L. «J'ai copieusement envie de toi.»
Jeudi 7 Février / 09h25 : Nous ne nous verrons pas aujourd'hui.
Jeudi 7 Février / 09h51 : Je suis occupée.
Jeudi 7 Février / 10h29 : Il est occupé.
Jeudi 7 Février / 10h43 : Nous sommes occupés.
Jeudi 7 Février / 10h44 : Nous ne nous occupons pas l'une de l'autre, l'un de l'autre.
Jeudi 7 Février / 11h18 : Des fois, je me dis que l'occupation en temps de guerre est peut-être probablement pas mal plus sexy que l'occupation ordinaire, celle de la vie de tous les jours qui fait qu'on ne s'adonne pas aux petits plaisirs et bonheurs du quotidien, celle qui fait qu'on s'occupe à ce qui est nécessaire, supposément important et si tant primordial et vital. Aux armes! Qu'on en finisse avec cette occupation plate et sans passion, cette occupation inutile qui sent le fond de bonne morale judéo-chrétienne.
Jeudi 7 Février / 11h42 : SMS à I.L. «J'ai militairement envie de toi.»
Jeudi 7 Février / 11h44 : SMS de I.L. «Militairement?»
Jeudi 7 Février / 11h46 : SMS à I.L. «C'est un concept métaphysique. Je t'expliquerai. ;^) T'embrasse.»
Jeudi 7 Février / 13h16 : Je suis débordée.
Jeudi 7 Février / 13h36 : Il est débordé.
Jeudi 7 Février / 13h50 : Nous sommes débordés.
Jeudi 7 Février / 14h46 : Nos désirs débordent et demeurent inassouvis. Aux armes! Ça urge!
Jeudi 7 Février / 14h57 : SMS à I.L. «J'ai invasivement envie de toi.»
Jeudi 7 Février / 15h11 : SMS de I.L. «Autre concept métaphysique que tu m'expliqueras?»
Jeudi 7 Février / 15h47 : SMS à I.L. «Tu as tout compris.»
Jeudi 7 Février / 16h27 : Je me languis.
Jeudi 7 Février / 18h48 : SMS de I.L. «Week-end?»
Jeudi 7 Février / 18h50 : SMS à I.L. «Week-end???»
Jeudi 7 Février / 18h52 : SMS de I.L. «À la campagne.»
Jeudi 7 Février / 18h53 : SMS à I.L. «Avec qui?»
Jeudi 7 Février / 18h55 : SMS de I.L. «Moi.»
Jeudi 7 Février / 18h57 : SMS à I.L. «Seulement toi?»
Jeudi 7 Février / 18h58 : SMS de I.L. «Et toi.»
Jeudi 7 Février / 19h00 : SMS à I.L. «Voui!!!»
Jeudi 7 Février / 19h02 : SMS de I.L. «Je passe te prendre demain soir, à 19 h.»
Jeudi 7 Février / 19h06 : SMS à I.L. «!!!»
Vendredi 8 Février / 10h00 : SMS de I.L. «J'ai rigoureusement envie de toi.»
Vendredi 8 Février / 10h09 : SMS à I.L. «Je serai tienne tout le week-end.»
Vendredi 8 Février / 10h58 : SMS de I.L. «J'ai obstinément envie de toi.»
Vendredi 8 Février / 11h01 : SMS à I.L. «Ai toujours su que tu étais un homme de caractère. ;^)»
Vendredi 8 Février / 13h15 : SMS de I.L. «J'ai proverbialement envie de toi.»
Vendredi 8 Février / 14h33 : Un week-end entier seule avec I.L. Pas d'obligation sociale. Pas d'interruption. Pas de rendez-vous manqué, reporté, annulé. Juste lui et moi. Tout le week-end. Seuls.
Vendredi 8 Février / 15h19 : Un week-end entier. Ça m'apparaît comme un temps infini, immense, démesuré.
Vendredi 8 Février / 16h42 : Un week-end entier. Seuls. J'en bave d'envie. Presque littéralement.
Vendredi 8 Février / 19h02 : SMS de I.L. «Je suis devant ta porte. J'ai incessamment envie de toi.»
Vendredi 8 Février / 19h02 : Je pars à la campagne avec I.L. Je débranche tout. :-)
Lundi 11 Février / 09h42 : Je suis de retour en ville.
Lundi 11 Février / 10h15 : Le week-end a été merveilleux, enchanteur.
Lundi 11 Février / 10h25 : Nos activités ont été simples: boire, manger, dormir, faire la sieste, lire, écouter de la musique, se promener dehors. Et baiser comme des bêtes. Partout. En maintes occasions. De longues séances amoureuses. Des petites vites coquines. Mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm.
Lundi 11 Février / 10h50 : Quelquefois, je me suis baladée seule en forêt. I.L. avait du travail.
Lundi 11 Février / 11h07 : La première fois que je suis revenue d'une de ces sorties en solitaire, I.L. m'a demandé où était mon téléphone portable.
—Je l'ai laissé à la maison. Tu sais que je déteste les sonneries.
—Dommage.
Il a pris un air coquin.
Lundi 11 Février / 11h19 : J'ai compris ce matin, en retrouvant le portable.
Lundi 11 Février / 11h30 : SMS de I.L. lors de la ballade du vendredi soir: «J'ai tapageusement envie de toi.» «J'ai organiquement envie de toi.» «J'ai viscéralement envie de toi.» «J'ai lascivement envie de toi.» «J'ai puissamment envie de toi.» «J'ai avidement envie de toi.» «J'ai violemment envie de toi.»
Lundi 11 Février / 11h31 : SMS de I.L. lors de la ballade du samedi après-midi: «J'ai notablement envie de toi.» «J'ai profondément envie de toi.» «J'ai drôlement envie de toi.» «J'ai tangiblement envie de toi.» «J'ai massivement envie de toi.» «J'ai résolument envie de toi.» «J'ai indiciblement envie de toi.» «J'ai surabondamment envie de toi.» «J'ai scandaleusement envie de toi.» «J'ai sacrément envie de toi.» «J'ai colossalement envie de toi.»
Lundi 11 Février / 11h32 : SMS de I.L. lors de la ballade du dimanche matin: «J'ai rudement envie de toi.» «J'ai tumultueusement envie de toi.» «J'ai énergiquement envie de toi.» «J'ai planétairement envie de toi.»
Lundi 11 Février / 13h11 : SMS de I.L.: «J'ai torrentiellement envie de toi.»
Lundi 11 Février / 13h44 : Je suis occupée toute la journée. Moi, je n'ai pas apporté de travail à la campagne. Il faut que je me rattrape.
Mardi 12 Février / 09h10 : Coup de fil de I.L.
—J'ai impérieusement envie de toi.
—Je suis charmée. Vraiment. Ça va?
—Nerveux. Je prononce une conférence dans un cours, demain, et je ne suis pas certain que tout est au point.
—Tu veux qu'on en discute?
—Oui, c'est une bonne idée. On se voit cet après-midi?
—D'accord.
—Tu me rejoins à l'hôtel?
—J'y serai en début d'après-midi.
—J'ai furieusement envie de toi.
—À plus tard!
—Je t'embrasse coquinement.
Mardi 12 Février / 14h10 : Il m'expose sa problématique. Je lèche sa bite.
Mardi 12 Février / 14h16 : Il détaille ses hypothèses. Mes mains caressent son corps de félin, ma bouche se colle à sa peau, l'embrasse, l'aime.
Mardi 12 Février / 14h32 : Il me décrit ses études de cas. Je suis assise sur lui, ma chatte glisse le long de son membre.
Mardi 12 Février / 14h55 : I.L. me prend dans ses bras, fait quelques pas, me dépose sur le lit. Ses doigts dessinent des choses abstraites et enivrantes sur la peau de mon dos.
—Alors, qu'est-ce que tu en dis?
Mardi 12 Février / 14h55 : Je commente sa problématique, que je trouve très forte. Il écarte mes fesses et laisse sa langue filer entre la chute de mon dos et mon périnée.
Mardi 12 Février / 14h58 : Je fais la liste des arguments que je trouve particulièrement convaincants. Sa langue s'occupe délicieusement de mon cul.
Mardi 12 Février / 15h04 : Je propose des modifications pour les arguments que je considère au moins en partie boiteux. Il s'allonge sur moi, passe ses mains sous mon corps, me caresse.
Mardi 12 Février / 15h09 : Pour l'une de ses études de cas, je l'invite à parfaire son analyse, question de rendre l'exemple plus parlant. Il plonge son vit dans mon con.
Mardi 12 Février / 15h10 : Pendant que nos sexes tambourinent l'un contre l'autre, nous poursuivons la discussion.
Mardi 12 Février / 15h10 : Ça me rappelle nos premiers temps ensemble. La presque entièreté de nos discussions avait lieu pendant que nous faisions l'amour. Autrement, soit nous n'étions pas l'un avec l'autre, soit nous dormions.
Mardi 12 Février / 15h36 : Nous discutons encore de son travail pendant que je me rhabille.
Mardi 12 Février / 15h38 : —Je dois y aller, j'enseigne ce soir.
—J'ai exceptionnellement envie de toi.
—Allez, à bientôt!
Je pose un baiser rapide sur sa joue et je file.
Mercredi 13 Février / 09h08 : SMS de I.L. «J'ai vigoureusement envie de toi.»
Mercredi 13 Février / 09h19 : J'adore ces petits mots matinaux, ces expressions de son désir de moi.
Mercredi 13 Février / 09h35 : Ils éveillent en moi moult désirs, envies, souvenirs, promesses, frissons.
Mercredi 13 Février / 09h46 : Qui me font anticiper notre prochaine rencontre avec bonheur.
Mercredi 13 Février / 10h57 : On sous-estime toujours la part de plaisir qui relève de ce qu'on diffère la réalisation des désirs.
Mercredi 13 Février / 11h24 : Le désir, l'envie sourdent dans mon bas-ventre.
Mercredi 13 Février / 11h42 : Des fragments de souvenirs envahissent ma conscience.
Mercredi 13 Février / 11h50 : Je scénarise notre prochaine rencontre, l'emplit de toutes les délicatesses charnelles que I.L. et moi aimons partager.
Mercredi 13 Février / 12h00 : J'en ai la chair de poule.
Mercredi 13 Février / 16h03 : I.L. et moi nous voyons rapidement pour un café. J'ai du boulot, et je vais voir une performance ce soir.
—Tu fais quelque chose demain soir?
—Non. Tu sais, ce serait Pâques ou Noël, tout le monde m'inviterait. C'est la Saint-Valentin, personne ne veut de chaperon. J'irai voir un film. Ou deux.
—Tu te joins à nous, alors?
—Vous?
—Nous allons mangé chez Toqué!, mon mec et moi. Une amie à lui se joint déjà à nous. Ça te dit?
—Oui, avec plaisir.
Jeudi 14 Février / 10h41 : SMS à I.L. «Je passe te prendre à l'hôtel vers 18 heures.»
Jeudi 14 Février / 10h48 : SMS de I.L. «Parfait. J'ai souverainement envie de toi. Tu as un moment pour moi cet après-midi?»
Jeudi 14 Février / 11h02 : SMS à I.L. «Désolée, je dois bosser.»
Jeudi 14 Février / 11h20 : SMS de I.L. «Bon, j'irai voir un film. Ou deux. ;-)»
Jeudi 14 Février / 11h25 : SMS à I.L. «Oh, c'est pas un peu fini, les sarcasmes? ;-) Je t'embrasse. À ce soir.»
Jeudi 14 Février / 19h17 : La nourriture est excellente, le vin, sublime. Mon mec est dans une forme splendide. Sa copine est tout à fait charmante. Elle a l'esprit vif et l'humour décapant. I.L. s'en donne à cœur joie. Je me sens légère, comblée.
Jeudi 14 Février / 21h09 : J'ai laissé la voiture à mon mec. Et l'appartement. Nous sommes dans un taxi, en route vers l'hôtel de I.L.
—Vous passez toujours votre Saint-Valentin avec d'autres gens, dis?
—Nous sommes d'avis que personne ne devrait être privé de câlins et de bisous le jour de la Saint-Valentin. Ça devrait être considéré comme un crime contre l'humanité.
Il sourit. Pose une main sur ma cuisse, ses lèvres sur les miennes. Je glisse mes doigts dans sa chevelure. Nos corps se pressent l'un contre l'autre. Je passe une jambe par-dessus lui, m'assois sur ses cuisses. Je tiens toujours sa nuque dans mes mains, l'embrasse toujours félinement. Ses mains baladeuses m'enivrent, me grisent, m'allument.
Jeudi 14 Février / 21h30 : Devant l'hôtel, le chauffeur du taxi doit nous rappeler à l'ordre. Je lui tends un billet de cinquante dollars, ne demande par la monnaie. Sur le trottoir, je tiens les pans de mon manteaux fermés, I.L. a complètement déboutonné mon chemisier. Il offre d'aller chercher une bouteille de vin au dépanneur.
—Trop long. Je te veux. Maintenant, tout de suite, immédiatement.
—Je ne peux que m'incliner devant tant de désir.
Et il s'incline, en tenant la porte pour que j'entre dans le hall. Nous nous précipitons vers l'ascenseur.
Vendredi 15 Février / 09h30 : Je suis dans le hall de l'hôtel.
Et je me rends compte que I.L. part dans huit jours.
Huit minuscules petits jours.
À peine plus d'une semaine.
Ça vient de me sauter au visage.
Vendredi 15 Février / 10h13 : Huit jours.
Vendredi 15 Février / 10h45 : C'est peu. Très peu.
Vendredi 15 Février / 11h17 : Je deviens maussade. Grognonne.
Vendredi 15 Février / 12h04 : Je ne veux pas envisager son départ.
Vendredi 15 Février / 13h32 : Je ne veux pas songer au vide.
Vendredi 15 Février / 14h01 : Je ne veux pas être abandonnée. Laissée. Larguée.
Vendredi 15 Février / 14h44 : Mes pensées tournent en rond. I.L. s'en va dans huit jours.
Vendredi 15 Février / 15h00 : Mon cœur cesse de battre par intermittence.
Vendredi 15 Février / 16h00 : Quand j'y pense trop intensément, des larmes me montent aux yeux.
Vendredi 15 Février / 18h44 : Je n'arrive pas à m'enlever ces pensées de la tête.
Vendredi 15 Février / 20h38 : Huit minables petits jours. Huit.
Vendredi 15 Février / 20h45 : C'est trop peu.
Samedi 16 Février / 08h16 : SMS de I.L. «J'ai bigrement envie de toi.»
Samedi 16 Février / 09h32 : SMS de I.L. «J'ai rondement envie de toi.»
Samedi 16 Février / 10h58 : SMS de I.L. «J'ai monstrueusement envie de toi.»
Samedi 16 Février / 12h05 : SMS de I.L. «J'ai sauvagement envie de toi.»
Samedi 16 Février / 13h30 : SMS de I.L. «J'ai superbement envie de toi.»
Samedi 16 Février / 14h46 : SMS de I.L. «J'ai somptueusement envie de toi.»
Samedi 16 Février / 15h42 : SMS de I.L. «J'ai extraordinairement envie de toi?»
Samedi 16 Février / 17h02 : SMS de I.L. «J'ai éperdument envie de toi?»
Samedi 16 Février / 17h58 : SMS de I.L. «J'ai sublimement envie de toi?»
Samedi 16 Février / 18h43 : SMS de I.L. «J'ai terriblement envie de toi?»
Samedi 16 Février / 19h34 : SMS de I.L. «Victoria???»
Samedi 16 Février / 20h44 : Coup de fil de I.L.
—Victoria, ça va?
—Oui, oui.
—Occupée?
—Plutôt, oui.
—J'aurai peut-être un moment, demain, on se voit?
—Fais-moi signe.
—D'accord. J'ai vachement envie de toi.
—Au revoir.
Je raccroche avant qu'il ne puisse placer un autre mot.
Dimanche 17 Février / 08h01 : SMS de I.L. «Mon après-midi est libre. J'ai rêveusement envie de toi.»
Dimanche 17 Février / 10h35 : SMS à I.L. «Désolée, je suis occupée.»
Dimanche 17 Février / 10h36 : Je lui en veux.
Dimanche 17 Février / 10h37 : En sachant très bien que je n'ai pas le droit.
Dimanche 17 Février / 11h50 : Je lui en veux de m'avoir séduite de nouveau.
Dimanche 17 Février / 11h56 : Et de m'abandonner.
Dimanche 17 Février / 11h56 : De partir.
Dimanche 17 Février / 13h03 : Je m'en veux de lui en vouloir.
Dimanche 17 Février / 14h24 : Je ne sais pas comment ne pas lui en vouloir.
Dimanche 17 Février / 14h36 : En sachant très bien que ce n'est pas sa faute.
Dimanche 17 Février / 14h55 : C'est la faute à personne.
Dimanche 17 Février / 16h01 : C'est la vie.
Dimanche 17 Février / 16h01 : J'emmerde la vie.
Dimanche 17 Février / 16h07 : Et je suis en colère.
Dimanche 17 Février / 16h08 : Contre lui.
Dimanche 17 Février / 16h08 : Parce qu'être en colère contre la vie, ce n'est pas assez concret.
Dimanche 17 Février / 17h30 : Je lui en veux.
Dimanche 17 Février / 17h42 : De s'en aller. De partir. De m'abandonner.
Dimanche 17 Février / 18h13 : D'être à nouveau séduite, conquise.
Dimanche 17 Février / 18h26 : Par son charme.
Dimanche 17 Février / 18h26 : Par sa voix.
Dimanche 17 Février / 18h26 : Par son corps de félin.
Dimanche 17 Février / 18h27 : Par ses mains fines aux longs doigts effilés.
Dimanche 17 Février / 20h14 : Je ne veux pas lui en vouloir.
Je ne sais pas comment ne pas lui en vouloir.
Dimanche 17 Février / 21h05 : La colère me ronge, me mine, m'érode.
Lundi 18 Février / 09h39 : Quand j'arrive au bureau, il m'attend devant la porte. Il a cet air coquin qui m'a toujours fait fondre. Il me prend dans ses bras, m'embrasse dans le cou. Je reste de glace. Il pose ses mains sur mes épaules, s'éloigne pour mieux me regarder.
—Ça ne va pas?
—Je suis débordée de travail. C'est la folie.
—D'accord.
Il tient ma main dans la sienne, pose un baiser délicat sur ma joue, serre ma main plus fort.
—On s'appelle?
—Oui, bien sûr.
Il s'en va.
Lundi 18 Février / 09h41 : Je me plonge dans le travail.
Lundi 18 Février / 21h15 : Je lis un roman de Monique Proulx. Un de ses personnages me fait penser à I.L.
Lundi 18 Février / 21h16 : Ça me saute au visage.
Lundi 18 Février / 21h17 : Je suis en train de me priver des derniers moments de I.L. à Montréal.
Lundi 18 Février / 21h19 : Ma colère des derniers jours m'apparaît soudain comme une erreur monumentale, un enfantillage, une puérilité.
Lundi 18 Février / 21h20 : J'avais encore huit jours pour profiter de sa présence. J'en ai gâché quatre à lui en vouloir, à l'éviter, à être en colère. Bêtement.
Mardi 19 Février / 09h55 : J’ai invité I.L. à faire une conférence dans mon cours. Ses travaux ne correspondent pas tout à fait à la problématique du cours, mais je m’en fous. Ça fera aux étudiantes, aux étudiants un brin de culture générale.
Mardi 19 Février / 16h53 : Il sera en retard. Il m’avise pas SMS. Ajoute «J’ai irrésistiblement envie de toi.»
Mardi 19 Février / 19h26 : Je passe une bonne partie du cours à simplement regarder I.L. Il porte la même veste en cuir qu’il portait quand on s’est rencontré. Il est sexy. Et charismatique. Très charismatique. Ses mots, sa voix, ses gestes charment. Hommes et femmes se laissent prendre au jeu. Quand je me retourne vers les étudiantes, les étudiants, je vois, dans leurs yeux, leur visage, le charme de I.L. en pleine action. Des sourires béants, des yeux grands ouverts, des oreilles attentives, réceptives. I.L. pourrait raconter n’importe quoi, on prendrait ses mots pour de l’or en barre.
Mardi 19 Février / 21h14 : Nous allons manger un brin dans un resto pas très loin.
Mardi 19 Février / 22h01 : —Alors, tu m'expliques pourquoi tu m'évites depuis quelques jours?
—Je t'en veux de repartir.
—Tu sais que ce n'est pas rationnel.
—Je sais. Mais je t'en veux quand même. Malgré moi. Et puis je m'en veux, à moi, de ne pas profiter de tous les instants pendant lesquels tu es ici.
—Toujours la même, un paradoxe sur deux pattes.
—Avoue que ça te charme!
—En effet, charmé, je suis. Et j'ai formidablement envie de toi.
—Moi aussi, j'ai très envie de toi.
—Est-ce que c'est la fin de la mise en quarantaine, alors?
Plutôt que de répondre, je me penche par-dessus la table et l'embrasse.
Mardi 19 Février / 22h04 : Je passe un coup de fil à mon mec, pour dire que je ne rentrerai pas ce soir. Je lui promets une soirée en amoureux pour demain.
Mercredi 20 Février / 09h07 : J’ai quitté l’hôtel avant qu’il ne se réveille. J’ai piqué son cuir. Je le porte encore. Je suis avec une étudiante. Je peine à me concentrer sur son texte, que je dois critiquer. L’odeur de I.L. m’enivre, me chavire, m’enchante.
Mercredi 20 Février / 09h22 : SMS de I.L. «J’ai savoureusement envie de toi. Et j’aimerais bien récupérer ma veste.»
Mercredi 20 Février / 09h26 : Rencontre avec une autre étudiante. C’est le programme de la journée. Rencontres avec les étudiantes, les étudiants.
Mercredi 20 Février / 09h47 : SMS à I.L. «Non. Je garde la veste. ;-)»
Mercredi 20 Février / 09h53 : SMS de I.L. «J’ai salement envie de toi.»
Mercredi 20 Février / 09h54 : L’étudiant qui est dans mon bureau reconnaît la veste. Il la regarde, me regarde, regarde de nouveau la veste, sourit moqueusement, me regarde de nouveau. Je commence ma critique. «Votre texte est prétentieux.»
Mercredi 20 Février / 10h01 : SMS de I.L. «J’ai torrentueusement envie de toi.»
Mercredi 20 Février / 10h02 : SMS de I.L. «Je passe te voir.»
Mercredi 20 Février / 10h30 : SMS à I.L. «Non. Suis avec étudiantes, étudiants. Pas le temps. Bisous.»
Mercredi 20 Février / 10h31 : SMS de I.L. «M’en fous de ta smala étudiante. Je passe te voir. J’ai douloureusement envie de toi.»
Mercredi 20 Février / 10h41 : Quand j’ouvre la porte à l’étudiant avec qui j’étais en rendez-vous, I.L. est accoté au mur du couloir, décontracté, coquin, plein de désirs. L’étudiant dit au revoir, s’en va, I.L. me prend par la main, m’entraîne dans mon bureau, ferme la porte, m’y accote et m’embrasse fougueusement en pressant son corps de félin contre le mien.
Mercredi 20 Février / 10h41 : Nous avons peu de temps. Nos mains sont efficaces, précises, rapides. La mienne sur sa bite, la sienne sur ma chatte. Intensité métallique.
Mercredi 20 Février / 10h54 : Le son du cognement sur la porte est étouffé, mon corps empêche la résonance du bruit. «Gabriel?» «Oui.» «Vous pouvez repasser dans une dizaine de minutes, je suis avec quelqu’un encore.» «D’acc’.»
Mercredi 20 Février / 10h54 : Je m’adresse à I.L. en chuchotant. «Dans dix minutes, nous devons être assis à mon bureau, moi derrière et toi devant, et avoir l’air de collègues sérieux.» Ses doigts, ses gestes se font plus efficaces, précis, rapides. Je jouis presque immédiatement.
Mercredi 20 Février / 10h56 : Je m’agenouille et je le prends dans ma bouche.
Mercredi 20 Février / 11h10 : Gabriel se pointe. I.L. se lève, s’en va. Gabriel s’installe. Dans ma bouche, la saveur du foutre de I.L. «Votre texte est délicieux.»
Mercredi 20 Février / 17h15 : I.L. téléphone.
—Je t’invite pour un verre.
—Désolée, soirée d’amoureux prévue avec mon mec.
—Zut.
—Demain?
—Je ne sais pas encore. J’ai un horaire chargé.
—Zut.
—Je te rappelle demain.
Mercredi 20 Février / 17h29 : SMS de I.L. «J’ai radicalement envie de toi.»
Mercredi 20 Février / 20h18 : Je frappe à la porte de la chambre de I.L. Il ouvre.
—Toi, ici, ce soir?
—Moi, ici, ce soir. Tu préfères être seul?
—Non, pas du tout. Je suis étonné, par contre. Ta soirée en amoureux?
—Ne pose pas de question. Baise-moi.
Jeudi 21 Février / 07h15 : Je me réveille dans les bras de I.L. Il caresse mon corps majestueusement. Je meurs d'envie de lui.
—Je dois partir bientôt, je rencontre encore des étudiantes, des étudiants, aujourd'hui.
I.L. me tourne sur le ventre, pose des bisous le long de mon échine, descendant lentement vers mon postérieur. Il écarte mes fesses, glisse sa langue le long du creux qui les sépare, tourne la langue autour de mon anus, le chatouille, le cajole, l'embrasse, le suce. Sa langue se faufile à l'intérieur, aventureuse, délicieuse. Je pose une main sous mon pubis, faufile un doigt à l'intérieur de ma chatte. Je suis totalement allumée. I.L. remonte le long de mon corps, pose tout son poids sur moi, insère son membre dans mon cul. J'accueille sa bite avec beaucoup de plaisir, d'abandon. Mon bassin monte et descend, se presse contre le sien. Il jouit d'abord, reste en moi, pose une main sur mon con et me fait ensuite jouir du bout des doigts.
Jeudi 21 Février / 08h02 : —Allez, va rencontrer ta smala étudiante, maintenant.
Je n'ai pas le temps de prendre une douche, je suis déjà en retard.
Je me retarde de quelques minutes de plus, parce que j'ai trop envie de l'embrasser indéfiniment.
Jeudi 21 Février / 11h27 : On se croise dans un couloir de l'université. On est pressé tous les deux, mais on trouve un coin presque sombre pour s'embrasser et se caresser lubriquement.
Jeudi 21 Février / 13h17 : Plutôt que de trouver un restaurant où nous sustenter, nous nous faufilons entre deux bâtiments, en quête d'un espace clandestin où épancher nos désirs.
Jeudi 21 Février / 14h56 : I.L. passe en coup de vent dans mon bureau. J'ai à peine refermer la porte derrière lui que son sexe trouve à se faufiler dans le mien. Orgasmes instantanés.
Jeudi 21 Février / 16h10 : J'annule mes derniers rendez-vous de la journée pour aller le rejoindre à son hôtel.
Jeudi 21 Février / 19h40 : À un souper chez des amis, nous nous faufilons tous les deux, sans prendre la peine d'être vraiment discrets, vers la salle de bain.
Jeudi 21 Février / 19h54 : Nous en ressortons les cheveux ébouriffés, les joues roses, le coeur palpitant.
Jeudi 21 Février / 20h50 : Nous rentrons tôt à son hôtel avec une seule idée en tête: baiser comme des bêtes jusqu'à n'en plus pouvoir.
Vendredi 22 Février / 10h44 : Pendant que nous assistons à une conférence, sous la table, je prends sa bite dans ma main et la caresse avec envie. Il vient silencieusement, les seuls signes de sa jouissance s'exposent discrètement sur son visage.
Vendredi 22 Février / 11h02 : Après la conférence, il m'embrasse longuement, passionnément.
Vendredi 22 Février / 11h02 : Nous ne nous reverrons que ce soir, il a mille trucs à faire entre temps.
Vendredi 22 Février / 19h47 : Nous sommes à une soirée organisée en son honneur. Il y a beaucoup de monde. Trop de monde. Je sirote mon vin. M'ennuie fermement. Je n'ai pas envie de faire la conversation. J'évite les gens. J'ai envie de lui. De son corps. De son désir. De sa bouche. De ses mains. De son foutre.
Vendredi 22 Février / 20h07 : Je sens sa présence féline derrière moi. Tout de suite, un sourire s'installe sur mon visage. Il pose une main sur mon épaule, tendrement.
—Victoria, j'ai incroyablement envie de toi. Tirons-nous d'ici.
Ouf!
Vendredi 22 Février / 20h44 : Je suis sur le dos, un oreiller sous les fesses, les jambes collées contre mon torse, retenues par les bras de I.L., dont les mains sont sous mes épaules. Il va et vient à un rythme fou.
— Victoria, j'ai très, beaucoup, fort, foutrement envie de toi.
Vendredi 22 Février / 20h47 : Je repose sur mon dos, mes jambes sont repliées de telle façon que mes talons touchent mes fesses. I.L. est assis en face de mon con, dans lequel il insère sa bite, serrant mes genoux entre ses bras et son torse, tenant mes bras dans ses mains pour assurer son mouvement et le mien.
— J'ai vigoureusement, phénoménalement, diablement, splendidement, scrupuleusement envie de toi.
Vendredi 22 Février / 20h50 : I.L. est agenouillé. Mes jambes sont autour de sa taille, mes bras autour de son cou. Nous bougeons à peine, mais le plaisir est intense.
— J'ai gravement, frénétiquement, joliment, immensément, voracement envie de toi.
Vendredi 22 Février / 20h55 : I.L. tient mes jambes bien droites vers le plafond. Ses cuisses m'enserrent, son membre me pénètre avec fougue.
— J'ai atrocement, minutieusement, licencieusement envie de toi.
Vendredi 22 Février / 20h56 : Je suis allongée sur le côté. Une de mes jambes repose sur le lit, l'autre est accrochée à l'épaule de I.L. Il va et vient en moi en s'accrochant à mon bras, puis à mon épaule.
— J'ai follement, crissement, majestueusement, horriblement, profusément envie de toi.
Vendredi 22 Février / 20h59 : I.L. est allongé, je m'assois sur son membre et pose mes mains sur le lit, mon ventre à quelques centimètres du sien. I.L. ajuste le mouvement de son bassin à mes va-et-vient saccadés.
— J'ai bougrement, phénoménalement, extrêmement, merveilleusement envie de toi.
Vendredi 22 Février / 21h04 : Mes pieds sont accrochés derrière mon cou. I.L. est sur moi, en moi, jouissivement.
— J'ai notoirement, infiniment, minutieusement envie de toi.
Vendredi 22 Février / 21h08 : I.L. soulève mes jambes et les place autour de son cou. Seules mes épaules et ma tête touchent encore le lit.
— J'ai goulûment, magistralement, nuitamment envie de toi.
Je jouis.
Vendredi 22 Février / 21h11 : I.L. glisse sa bite à l'orée de mon con, tenant mes nymphes et mes grandes lèvres entre ses doigts. Quand je le supplie de me prendre, il enfonce massivement son vit dans ma chatte.
— J'ai intensément, religieusement, opiniâtrement, langoureusement, fabuleusement envie de toi.
Vendredi 22 Février / 21h13 : Je suis assise sur lui, de dos. En me penchant vers l'avant, j'ai une vue superbe de son postérieur, de ses couilles alléchantes.
— J'ai fichtrement, affreusement, pompeusement, périlleusement envie de toi.
Vendredi 22 Février / 21h18 : Nous sommes sur le côté, I.L. est derrière moi. Il glisse ses jambes entre les miennes, me prend, merveilleusement. J'attrape ses pieds et les ramène vers moi, faisant de son corps un arc qui m'encercle.
— J'ai outrageusement, méticuleusement, ostensiblement, onctueusement envie de toi.
Vendredi 22 Février / 21h21 : I.L. tient les plantes de ses pieds fermement l'une contre l'autre. Je m'assois sur lui, passe mes jambes autour de ses flancs. Il approche ses pieds de son corps, enfile son membre dans mon con, éloigne ses pieds en faisant bien attention de rester en moi, rapproche ses pieds de nouveau. Je me laisse bercer par ce mouvement subtil.
— J'ai brutalement, tenacement, singulièrement, prodigieusement, copieusement envie de toi.
Vendredi 22 Février / 21h26 : I.L. m'installe sur ses jambes allongées. Je m'accroche après son corps. Je monte et descends le long de sa verge, aidée par ses bras qui me soutiennent.
— J'ai rigoureusement, obstinément, proverbialement envie de toi.
Vendredi 22 Février / 21h30 : Je suis sur le ventre, un coussin sous mon bassin. I.L. est sur moi, allant et venant à un rythme lent, langoureux. J'enroule mes bras autour des siens.
— J'ai incessamment, tapageusement, organiquement, viscéralement envie de toi.
Je jouis.
Vendredi 22 Février / 21h32 : Nous sommes debout, en face l'un de l'autre, nos mains reposant sur les hanches de l'autre. J'approche mon bassin de celui de I.L., enfournant sa queue très loin dans ma chatte. Je m'éloigne, m'arrête juste avant que sa bite ne soit libre de mon con. Il donne un cou de rein majestueux et se retire presque totalement, mais pas tout à fait. Je recommence. Il recommence. C'est vachement bon.
— J'ai lascivement, puissamment, avidement, violemment, notablement envie de toi.
Vendredi 22 Février / 21h38 : Je suis à quatre pattes, sur les avant-bras. Il me prend par derrière, en tenant mes épaules.
— J'ai profondément, drôlement, tangiblement envie de toi.
I.L. jouit sans éjaculer.
Vendredi 22 Février / 21h41 : Je suis contre le mur, mes jambes autour du bassin de I.L. Je m'accroche à son cou. Il pose les mains sur le mur. Ses mouvements sont précis, rapides, délicieux.
— J'ai massivement, résolument, indiciblement, surabondamment envie de toi.
I.L. jouit de nouveau.
Vendredi 22 Février / 21h44 : Nous sommes allongés l'un en face de l'autre, entourant chacun le corps de l'autre d'une jambe. On impose le rythme à tour de rôle.
— J'ai scandaleusement, sacrément, colossalement, rudement, tumultueusement envie de toi.
Vendredi 22 Février / 21h48 : Je suis à quatre pattes, il soulève mes cuisses et insère sa bite majestueuse dans ma chatte. Je laisse ma tête balancer délicatement entre mes bras.
— J'ai énergiquement, planétairement, torrentiellement envie de toi.
Après quelques secondes, je jouis.
Vendredi 22 Février / 21h49 : I.L. est sur le dos. Je prends ses jambes dans mes mains, les remonte vers son torse, pose mes mains sur le lit, retenant ses jambes. Je prends un moment pour admirer son sexe dressé, puis j'enfile mon sexe autour du sien.
— J'ai impérieusement, furieusement, exceptionnellement, vigoureusement envie de toi.
Vendredi 22 Février / 21h52 : I.L. tient ses jambes contre son corps. Je m'assois sur lui et le chevauche avec ardeur.
— J'ai souverainement, bigrement, rondement, monstrueusement, sauvagement envie de toi.
Je jouis de nouveau.
Vendredi 22 Février / 21h55 : Nous sommes assis face à face, sur le bout de nos fesses. Je passe ma cuisse gauche par-dessus sa cuisse droite, il place sa cuisse gauche par-dessus ma cuisse droite. Nos bras s'attachent les uns aux autres. Nous penchons nos corps vers l'arrière. Nos sexes se rejoignent et s'unissent voluptueusement.
— J'ai superbement, somptueusement, extraordinairement, éperdument, sublimement, terriblement envie de toi.
J'éjacule, ma cyprine imprègne les draps.
Vendredi 22 Février / 22h00 : I.L. est sur moi, en moi. Je soulève mon bassin aussi haut que je le peux. Puis je le laisse retomber. Le corps félin de I.L. colle au mien comme une deuxième peau.
— J'ai vachement, rêveusement, irrésistiblement envie de toi.
I.L. jouit plusieurs fois en saccade.
Vendredi 22 Février / 22h04 : Je tiens mes jambes contre mon corps. I.L. est en moi pendant un moment, puis il se retire, caressant sa bite contre mes cuisses. Il retourne en moi, se retire de nouveau, colle sa bite sur mes cuisses.
— J'ai formidablement, savoureusement, salement, torrentueusement, douloureusement, radicalement, incroyablement envie de toi.
Vendredi 22 Février / 22h06 : Je suis étendue sur le dos. I.L. place mes jambes sur ses épaules. Il dirige le mouvement de mon corps en me tenant par la taille. I.L. jouit et vient en même temps. Je jouis indéfiniment.
Vendredi 22 Février / 22h11 : I.L. m'a décliné les adverbes de son envie dans l'ordre exact de leur énonciation originale. Sidérée, je suis. Et charmée. Très charmée.
—Je peux aussi te les réciter en ordre alphabétique, ou en ordre chronologique inverse.
—Ça vient avec les câlins associés?
—Ça vient avec tous tes désirs réalisés. Mon envie de toi est incommensurable.
Je l'attire vers moi, l'embrasse, pose ma main sur sa bite.
La nuit sera orgiaque ou elle ne sera pas.
Samedi 23 Février / 09h55 : J'ai refusé d'aller le reconduire à l'aéroport.
Samedi 23 Février / 09h57 : Je déteste les adieux aéroportuaires.
Samedi 23 Février / 09h58 : C'est froid.
Samedi 23 Février / 09h59 : C'est public.
Samedi 23 Février / 10h00 : Avant la sécurité, il y a toujours cette file d'attente, cette zone réservée à celles et ceux qui ont des billets.
Samedi 23 Février / 10h01 : On reste aux abords du périmètre et on regarde partir celles et ceux qu'on aime.
Samedi 23 Février / 10h02 : Sans pouvoir les toucher, leur parler, les embrasser, les tenir dans nos bras, sauf quand elles, ils se retrouvent près de la périphérie du périmètre.
Samedi 23 Février / 10h03 : On a alors un court moment de félicité pendant lequel le contact humain est possible.
Samedi 23 Février / 10h04 : Puis les voyageuses, les voyageurs qui sont derrière s'impatientent parce que celle, celui qu'on tient dans ses bras entrave leur avancée.
Samedi 23 Février / 10h05 : On se sépare de nouveau, attendant le prochain passage de la personne aimée près de la périphérie du périmètre.
Samedi 23 Février / 10h06 : Et on recommence, et on est déchiré de nouveau.
Samedi 23 Février / 10h07 : Puis il y a ce moment pénible entre tous. La personne aimée disparaît derrière des portes coulissantes.
Samedi 23 Février / 10h08 : Et on reste là, avec sa peine, son angoisse, sa détresse.
Samedi 23 Février / 10h09 : D'autres nous poussent, voulant à leur tour tenir celles et ceux qu'ils aiment dans leur bras avant qu'ils ne passent les portes coulissantes et disparaissent derrière.
Samedi 23 Février / 10h10 : Nous sommes restés dans les bras l'un de l'autre jusqu'à la dernière minute.
Samedi 23 Février / 10h11 : La réception a dû téléphoner trois fois pour nous aviser que le taxi attendait.
Samedi 23 Février / 10h12 : Il est parti.
Samedi 23 Février / 11h11 : Je suis restée dans la chambre.
Samedi 23 Février / 11h12 : À regarder, à mesurer le vide laissé par son départ dans cet espace anonyme, générique.
Samedi 23 Février / 11h13 : Je prends avec moi les quelques signes qu'il a laissé de son passage.
Samedi 23 Février / 11h14 : Une coupe à champagne dans laquelle il a bu hier. Des notes griffonnées sur le papier de l'hôtel. La robe de chambre qu'il a porté ce matin.
Samedi 23 Février / 11h15 : Je rentre à la maison, le coeur lourd.
Samedi 23 Février / 13h17 : Je ne sais que faire de mon corps, de ma tête.
Samedi 23 Février / 16h05 : Je tente de m'occuper mais rien ne retient mon attention.
Samedi 23 Février / 16h08 : Je lis trois pages et je me rends compte que je ne lis pas vraiment.
Samedi 23 Février / 17h07 : Un vide.
Samedi 23 Février / 18h42 : Un terrible vide.
Samedi 23 Février / 20h18 : Insondable.
Samedi 23 Février / 21h03 : Béant.
Dimanche 24 Février / 09h01 : Je discute avec mon mec. Il a son air des moments graves.
—Tu sais, je n'ai jamais eu l'impression que notre relation était menacée par tes autres partenaires, ou les miennes. Sauf avec I.L.
—Je sais, je suis désolée.
—Tu m'aimes toujours?
—Je t'aime toujours.
Dimanche 24 Février / 09h03 : Je ne sais comment expliquer la chose.
Dimanche 24 Février / 09h05 : Ma relation passée avec I.L. a pris fin à cause d'un concours de circonstances. C'était une décision rationnelle, réfléchie. J'avais mis les sentiments de côté, croyant qu'ils m'empêcheraient de prendre la bonne décision.
Dimanche 24 Février / 09h05 : Je crois toujours que j'ai eu raison de le faire.
Dimanche 24 Février / 09h09 : Mais je me demanderai constamment ce que nous serions devenus, I.L. et moi, si nous avions fait d'autres choix.
Dimanche 24 Février / 09h10 : Et je serai toujours en partie amoureuse de lui.
Dimanche 24 Février / 09h11 : J'aurai toujours envie de son corps de félin, de ses doigts effilés, de ses mains agiles, de ses mots charmants.
Dimanche 24 Février / 09h20 : J'écoute une chanson de Vigneault, mise en musique par Léveillée, interprétée par Bigras, qui y ajoute des mots de Desrochers.
Dimanche 24 Février / 09h21 : Savez-vous un peu qu'en partant ainsi
Sans moi loin de moi vers une autre vie
La mienne inutile cherche sa raison
Que la vie est courte que l'amour est long

Garderez-vous parmi vos souvenirs
Le rendez-vous où je n'ai pu venir
Jamais jamais vous ne saurez jamais
Si ce n'était qu'un jeu ou si je vous aimais
Les rendez-vous que l'on cesse d'attendre
Existent-ils dans quelqu'autre univers
Où vont aussi les mots qu'on a pas pris le temps d'attendre
Et l'amour inconnu que nul n'a découvert

Quand on court après la fortune
On risque de perdre l'amour
J'ai payé de mes clairs de lune
De vouloir allonger les jours
Augmenter le chiffre d'affaires
Pour gagner quoi quelques billets
Qui ne pourront jamais refaire
Le hasard que je gaspillais

En tenant vos mains près de mon visage
Nous avions parlé d'aller en voyage
Je suis toujours là vous m'avez quitté
Je pense sans cesse à vous oublier

Garderez-vous parmi vos souvenirs
Ce rendez-vous où je n'ai pu venir
Jamais jamais vous ne saurez jamais
Si ce n'était qu'un jeu ou si je vous aimais
Les rendez-vous que l'on cesse d'attendre
Existent-ils dans quelqu'autre univers
Où vont aussi les mots qu'on n'a pas pris le temps d'entendre
Et l'amour inconnu que nul n'a découvert

Nos parts faisaient sauter la banque
C'était une question de temps
Mais un rendez-vous que l'on manque
Est mille fois plus important
Même quand c'est un inconnu
Qui fait les cent pas quelque part
Car je sais vous êtes venu
Et je suis arrivé trop tard

C'est bientôt septembre le temps des vents fous
Si au moins le temps pouvait m'être doux
Si les jours d'hiver vous sont tristes et froids
Pour les réchauffer revenez vers moi

Reviendrez-vous par un soir de printemps
Au rendez-vous quelque part dans le temps
Ce rendez-vous que nous avons perdu
Si vous voulez encore peut nous être rendu
Par ma chanson, ce soir, je vous le donne
Et désormais j'attendrai votre pas
Tout le long de mes jours puisque je sais mieux que personne
Que vous n'existez pas...